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vendredi 3 juin 2011

Interlude : Chant de l'après-Commune

La Commune a souvent été évoqué dans des chansons ouvrières par après. Mais jamais comme dans celle-ci, véritable menace brandie par Eugène POTTIER (1816-1887) peu après les obsèques de Jules VALLÈS en 1885. Nous disions donc "Elle n'est pas morte" (1885), sur l'air de "T'en fais pas Nicolas" de Victor PARIZOT, ce qui explique les appels au début d refrain (n'y voyez aucun rapport avec un certain chef d’État actuel). Et un rapide hommage à celle qui interprète nombre de chansons de la Commune postées sur ce blog : Francesca SOLLEVILLE (1932- ).






On l'a tuée à coups d'chassepots,
À coups de mitrailleuses,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse !
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Refrain : (bis)
Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !
Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent-mille hommes !
Et les cent-mille assassinats,
Voyez c'que ça rapporte...
Refrain. (bis)
On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.
Refrain. (bis)
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Achevé les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d'ambulance !
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte !
Refrain. (bis)
Les journalistes, policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominies !
Les Maxime Du Camp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.
Refrain. (bis)
C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes :
À l'enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes,
Fait est qu'on était un fier tas
À lui servir d'escorte !
Refrain. (bis)
C'qui prouve en tout cas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte.
Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu'Marianne a la peau brune,
Du chien dans l'ventre et qu'il est temps
D'crier : « Vive la Commune ! »
Et ça prouve à tous les Judas
Qu'si ça marche de la sorte :
Refrain. (bis)
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,
Qu'la Commune n'est pas morte !

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