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jeudi 2 juin 2011

Interlude : Chants de la Commune

Fin Mai 1871, alors que les massacres se poursuivent dans les rues, Jean-Baptiste CLÉMENT (1836-1903), caché dans une mansarde, compose cette chanson, "La Semaine Sanglante" (1871), sur une musique antérieure et connue de Pierre DUPONT (1821-1870). Ici, la version rock et néanmoins très fidèle du groupe Les Amis d'ta femme (A.D.T.F.) (1996- ) sur leur album "Noir... et rouge aussi, un peu..." (2003) qui reprend les classiques des chansons anarchistes.




Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,

Que des vieillards tristes en larmes,

Des veuves et des orphelins.

Paris suinte la misère,

Les heureux mêmes sont tremblants.

La mode est aux conseils de guerre,

Et les pavés sont tous sanglants.


Refrain :

Oui mais !

Ça branle dans le manche,

Les mauvais jours finiront.

Et gare à la revanche

Quand tous les pauvres s'y mettront.

Quand tous les pauvres s'y mettront.


Les journaux de l'ex-préfecture

Les flibustiers, les gens tarés,

Les parvenus par aventure,

Les complaisants, les décorés

Gens de Bourse et de coin de rues,

Amants de filles au rebut,

Grouillent comme un tas de verrues,

Sur les cadavres des vaincus.


Refrain.


On traque, on enchaîne, on fusille

Tout ceux qu'on ramasse au hasard.

La mère à côté de sa fille,

L'enfant dans les bras du vieillard.

Les châtiments du drapeau rouge

Sont remplacés par la terreur

De tous les chenapans de bourges,

Valets de rois et d'empereurs.


Refrain.


Nous voilà rendus aux Jésuites

Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.

Il va pleuvoir des eaux bénites,

Les troncs vont faire un argent fou.

Dès demain, en réjouissance

Et Saint-Eustache et l'Opéra

Vont se refaire concurrence,

Et le bagne se peuplera.


Refrain.


Demain les Manons, les Lorettes

Et les dames des beaux faubourgs

Porteront sur leurs collerettes

Des chassepots et des tambours

On mettra tout au tricolore,

Les plats du jour et les rubans,

Pendant que le héros Pandore

Fera fusiller nos enfants.


Refrain.


Demain les gens de la police

Refleuriront sur le trottoir,

Fiers de leurs états de service,

Et le pistolet en sautoir.

Sans pain, sans travail et sans armes,

Nous allons être gouvernés

Par des mouchards et des gendarmes,

Des sabre-peuple et des curés.


Refrain.


Le peuple au collier de misère

Sera-t-il donc toujours rivé ?

Jusques à quand les gens de guerre

Tiendront-ils le haut du pavé ?

Jusques à quand la Sainte Clique

Nous croira-t-elle un vil bétail ?

À quand enfin la République

De la Justice et du Travail ?

Refrain.

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