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samedi 23 avril 2011

Interlude : les Chants de la Commune

Chanson très populaire après la chute du Second Empire Français, et bien évidemment sous la Commune. "Le Sire de Fisch-Ton-Kan" (1870), par Urbain ROUCOUX "Paul BURANI" (1845-901) sur une musique d'Antonin Louis.


Il avait un moustache énorme,
Un grand sabre et des croix partout.

"Partout, partout !"

Mais tout ça c'était pour la forme,

Et ça n'servait à rien du tout.

"Rien du tout !"

C'était un fameux capitaine,

Qui t'nait avant tout à sa peau.

"À sa peau !"

Un jour qu'il voit qu'son sabre l'gêne,

Aux ennemis, il en fait cadeau.

"Quel beau cadeau !"


Refrain.

V'là le sir de Fisch-Ton-Kan

Qui sen va-t-en guerre,

En deux temps et trois mouv'ments,
Vlan ! Devant-derrière.
V'là le sir de Fisch-Ton-Kan
Qui sen va-t-en guerre,

En deux temps et trois mouv'ments,

Badinguet, fiche son camp !
L'pèr', la mèr' Badingue,
À deux sous tout l'paquet,
L'pèr, la mèr' Badingue,
Et l'petit Badinguet

Des pieds et des mains toute sa vie,
Il avait tenter d'faire valoir.
"D'faire valoir !"
Sur le gros objet d'son envie,
Il avait fini par s'asseoir.
"Par s'asseoir !"
Depuis, sans crainte et sans secousses,
Il veillait au trésor surtout.
"Trésor surtout !"
En y mettant qua'te doigts et l'pouce,
Histoire d'avoir la main partout.
"La main partout !"

Refrain.

Enfin, pour finir la légende,
De c'monsieur qu'on croyait César,
"Croyait César !"
Sous ce grand homme de contrebande,
V'là qu'on n'trouve plus qu'un mouchard.
"Qu'un mouchard !"
Chez c'bohomme-là, tout était louche,
Et la moral de c'boniment :
"C'boniment !"
C'est qu'étant porté sur sa bouche,
Il devait finir par ses dents.
"Par Sedan !"

Refrain.

Explication de texte : Le premier et le troisième couplet font référence à la piteuse capitulation de l'armée impériale française et de Napoléon III, encerclés à Sedan par les forces allemandes, le 2 Septembre 1870. Le second couplet fait référence à la vie et au règne de Napoléon III, qui a tenté souvent de parvenir au pouvoir, et y est arrivé par un coup d’État contre la Deuxième République Française (1848-1851) le 2 Décembre 1851, en réinstaurant le régime dictatorial de l'Empire Français. Le refrain en appel au surnom de Napoléon III "Badinguet" (nom sous lequel il s'était échappé du Fort de Ham en 1846) et l'applique à sa famille. Quant à "fiche ton camp", ça a donné "ficher le camp", puis "foutre le camp"...

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