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jeudi 8 septembre 2011

Brèves de rentrée 2011.

Et voici la rentrée. Traditionnellement, c'est le moment que je préfère pour regarder derrière moi, reposer quelques questions existentielles (Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Pourquoi ? Comment ? Dans quel état j'erre ?), faire le bilan de mes quelques années d'existence.
Et là, premier constat. Physique. Pour penser à cela, je me plaçais debout, contre ma fenêtre en lucarne, face à mon jardin, en regardant les arbres jaunir et les premières feuilles choir. Et là, je n'y suis pas. Certes je suis au Québec. Mais pas que. Cette image, ce symbole, ce lieu qui m'a vu grandir depuis que j'ai sept ans... Disparu. Tout a volé en éclats. Que mes parents divorcent ne m'a pas choqué. Pour un communiste, vous allez dire que je m'attache à mon confort bourgeois... Le fait est que la maison est vendu, le terrain séparé en trois et laissé à la construction. C'est la page de mon enfance qui vient de se tourner brutalement. Trop brutalement. Tellement qu'elle s'est déchiré au passage pour s'en aller voler directement dans l'album souvenirs. Je n'ai même pas pu y repasser. La vente s'est faite vite (trop vite à mon goût) en raison de la volonté compréhensible des acheteurs d'être dans leurs meubles lors de l'arrivée d'un membre de plus dans leur famille. Les lieux engendrent chez moi les souvenirs. C'est ma mémoire que l'on piétine. Et des pelleteuses bâtissent un logis là où j'imaginais un terrain de jeu pour mes enfants. De cette vente précipitée a d'ailleurs découlé mon ballotage permanent d'amis en famille et la course aux affaires durant l'été... Une promenade à vélo avec un ami dans Neuillé-Pont-Pierre a fini de dissiper mes illusions : c'est le livre de mes vingt premières années qui se ferme hermétiquement.
D'où un déracinement. Puisque même mon chat ne me reconnaît plus, je repars ! Et une fois déraciné, j'ai erré, balloté à contre-vent (comme d'habitude) pour germer de l'autre côté de l'Océan Atlantique. Désormais ce qui ressemble le plus à un chez moi. Je regarde par ma fenêtre ma vue imprenable sur la bouche d'aération des cuisines et je souris. Je suis bien...
Vient maintenant le temps du dernier bilan existentiel : qu'ai-je fait de ma vie ? J'ai réussi. Pas trop mal. J'ai osé. Sur des points importants. J'ai reculé. Sur des niaiseries. Ma famille est fière de moi. Je suis malgré tout fidèle à mes amis et ils me le rendent bien. De la bande (d'intellos dixint les gamins de la colo quand ils ont vu la photo sur mon fond d'écran), je suis le premier à avoir quitté la France. Ironie quand on sait que je suis le plus jeune. Les autres suivront. États-Unis d'Amérique. République Populaire de Chine. Japon. L'an prochain. Non, je suis assez fier de moi, merci. Je réussis mes études. Seul un petit point noir : je suis encore et de nouveau célibataire... Sinon, j'ai découvert un pays magnifique et accueillant et je m'y plais. Peut-être y resterai-je ? Probable.
Mais avant, j'ai une promesse à tenir. Revenir en France. En Juillet 2012. Dans la ville de mes grand-parents, Bourges. Pour refaire une colonie de vacances. Oui. Les enfants, vous me l'avez tous demandé. Et par les contacts que certain(e)s ont gardé avec moi, on me le demande encore. Alors oui les enfants, je vais revenir. Pour vous. Parce que j'aime ce métier. Et que dans la vie, on est toujours gagnant à faire ce que l'on aime.

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