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dimanche 11 septembre 2011

Mardi 11 Septembre 2001.

Aujourd'hui, le monde occidental a commémoré la première date du XXIème siècle à être entrée dans l'Histoire.


Souvenez-vous...

Péninsule de Manhattan, New-York City, État Américain de New-York, États-Unis d'Amérique, an 2000. La ville la plus puissante du monde. Le 25 Décembre 1991, l'Union des République Socialistes et Soviétiques (U.R.S.S.) disparaissait, laissant les États-Unis d'Amérique et le Bloc de l'Ouest comme seule hyper-puissance occidentale, maîtresse du monde. Pendant dix ans, le monde s'est rangé comme un seul homme derrière la Pensée Unique de l'ultra-libéralisme et du capitalisme triomphant. Le Communisme, le Tiers-Monde et l'espoir d'autres voies n'y ont plus leur place.

Mardi 11 Septembre 2001.

Une belle matinée commence à New-York, un ciel bleu et dégagé annonçant une belle journée de fin d'été. Aux environs de 08h00, les gens se ruent dans les aéroports pour prendre leurs avions vers divers destinations, comme tous les jours.
En France, un petit garçon de 10 ans 1/3 (plus 8 jours) quitte le Collège du Parc de Neuillé-Pont-Pierre après une matinée très légère, composée d'un cours de Technologie et d'un d'Anglais, mais après avoir mangé à la cantine comme l'y oblige son statut de demi-pensionnaire libre. Il déteste sa classe de 6°D, il aime bien ses profs, et une fois encore il a mangé les restes de ce que les autres ont bien voulu lui laisser au réfectoire. Et l'année ne fait que commencer. Il rentre chez lui vers 14h15 en traînant les pieds sous la chaleur accablante (29°C.) de cette belle journée de fin d'été. 

Entre 08h00 et 08h45, quelques personnes s'inquiètent dans les administrations du contrôle aérien des États-Unis d'Amérique. Deux appareils se comportent bizarrement. L'un fait mu-muse avec son transpondeur et l'autre ne réponde plus, et les deux se dirigent vers New-York. Personne ne remarque encore qu'un autre change d'altitude trop souvent et qu'un dernier vient de faire un demi-tour complet et fonce vers Washington D.C. (District of Columbia). On commence à peine à parler de détournement. Pourtant, au sol, des particuliers reçoivent des coups de téléphones inquiétants de leurs proches en altitude, qui leur disent qu'ils vont mourir. Dans ces appareils, des hôtesses de l'air et des pilotes égorgées au cutter gisent au milieu des passagers tenus en respect par des fanatiques armés de bombes.
Le petit garçon dépose son cartable, expédie en dix minutes ses malheureux devoirs qui ne lui posent aucune difficulté, se prépare une solide collation pour remplacer son déjeuner biaisé, et se plante devant la télévision qui diffuse sur la cinquième chaîne (Arte) un documentaire animalier. Le gamin attend avec impatience la diffusion des "Nouvelles Aventures de Lucky Luke".

L'enfant en est à son deuxième paquet de Petit Écolier quand une girafe est brutalement interrompue en pleine mastication par un flash spécial. Une tour brûle. Croyant à un problème technique, le collégien zappe et revient sur la 5. Re-zappe, et zappe encore sur les six chaînes. Toutes, de TF1 à M6 (toujours dans le blizzard, vive le canal hertzien) en passant par Canal + (inhabituellement en clair à cette heure-ci) diffusent les mêmes images. Bizarre, il n'y a pourtant pas de film catastrophe d'annoncé... On parle d'un accident d'avion à New-York.
À 8h46, le Boeing 767 du vol 11 American Ailines, transportant 92 personnes, frappe par le nord la Tour Nord WTC1 du World Trade Center, tuant sur le coup 300 personnes et déclenchant un incendie qui ravage les étages 90 à 105.


Le pré-adolescent regarde, un peu intrigué, prenant soudain conscience qu'il assiste à quelque chose de grave, sinon d'important. Il écoute attentivement un expert en affaires aériennes, visiblement trouvé par hasard dans les couloirs de la rédaction de France 2 (T-shirt et costume, même avec la cravate, ça fait moyennement sérieux), qui tente d'émettre des hypothèses sur les circonstances de l'accident. Parmi elles, il n'écarte pas celle de l'attentat. Il est coupé en pleine phrase par le présentateur d'un "Oh mon Dieu !". La régie réagit juste à temps pour placer New-York en grand écran et avoir l'image choc.
À 09h03, le Boeing 767 du vol 175 United Airlines se jette avec ses 65 occupants sur la face sud de la Tour Sud WTC2 du World Trade Center. 200 personnes sont tuées tandis que l'incendie ravage les étages 75 à 90.




Pendant une heure encore, le jeune collégien regardera, sans tout comprendre, les Twin Towers s'embraser, tandis que cette fois tous les journalistes parlent d'attaque aérienne. L'enfant n'est pas très au fait en matière de géopolitique. La politique française est déjà bien assez compliquée comme ça. De temps en temps, des cris aux environs de l'équipe journalistique à New-York, des gros plans sur des petits points qui tombent des étages supérieurs.
Les pompiers de New-York se ruent sur Manhattan, font évacuer tout le monde, et les salariés croisent les équipes anti-incendie dans les escaliers étroits menant vers les hauteurs. Au désespoir, certaines personnes coincées par les incendies tentent le grand saut, pour aller s'écraser cent-cinquante mètres plus bas. Depuis Liberty Island, la Statue de la Liberté regarde stoïquement flamber le symbole du capitalisme triomphant. À 09h37, le Boeing 757 du vol 77 American Airlines s'écrase dans l'aile ouest du Pentagone. Tout le monde s'en fiche, tous les regards sont braqués sur New-York. George Walker BUSH Junior (1946- ), Président des États-Unis d'Amérique (2001-2009), en visite dans une école primaire de l’État Américain de Pennsylvanie est alerté. Devant les élèves de la Booker Elementary School et les quelques journalistes présents, il déclare, ému et bafouillant : "Aujourd'hui nous vivons une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés sur le World Trade Center. C'est un acte terroriste. Notre pays est attaqué." Depuis le Dimanche 7 Décembre 1941, jamais attaque de cette ampleur n'avait été perpétrée sur le territoire des États-Unis d'Amérique. Les Américains prennent conscience qu'ils ne sont pas invulnérables.




À 09h59, alors que les secours s'approchent du brasier au 78ème étage, la Tour Sud WTC2 semble soudain se tordre sur elle-même et s'effondre verticalement sans crier gare, piégeant dans ses entrailles près de 1.200 personnes. Le nuage de poussière recouvre tout Manhattan. Un silence de mort tombe dans les rédactions des chaînes de télévision. Pendant ce temps, dans l'indifférence générale, un drame en évite un autre. À 10h00, les 44 occupants du Boeing 757-200 du vol 93 United Airlines se révoltent contre les pirates de l'air. À 10h03 l'avion s'écrase dans un champ de l’État Américain de Pennsylvanie.
Les yeux écarquillés, le gâteau encore dans la bouche, le petit garçon regarde le nuage de poussière à la télévision. À 16h05, son père débarque en trombe dans la maison, il a parcouru au pas de course les 500m. entre l'école et le domicile. "Rémi, allume la télé, vite ! Dominique m'a raconté un truc complètement fou !" Il s'ensuit une discussion sur ce qu'est le World Trade Center, ce qu'il représente pour les États-Unis d'Amérique et l'économie mondiale, que ce sont les plus hautes tours du monde, etc...



À 10h28, la Tour Nord WTC1 s'affaisse sur elle-même et rejoint sa jumelle au tapis, entraînant encore 300 personnes dans la mort. Tout est fini. Bilan : 2.996 morts (dont les 19 terroristes).



Le soir, on diffuse en France les premières images des attentas, le premier avion, le Pentagone, le Vol 93, l'effondrement sans victimes de la Tour WTC7 ébranlée par la destruction de ses voisines. Al-Qaïda revendique officiellement les attentats. Le battage médiatique commençait. La folie aussi.

Les États-Unis d'Amérique sont ébranlés dans leur toute puissance. Le monde occidental prend soudain conscience que le monde ne partage pas son point de vue.

Les Américains réclament vengeance. Dans un amalgame malheureux entre le pouvoir Taliban et l'organisation terroriste Al-Qaïda, Bush leur offre dès le 7 Octobre 2001 la Seconde Guerre d'Afghanistan, entraînant le monde avec lui. On réutilise des termes aux consonances moyenâgeuses : "Croisade", "Guerre Sainte", "Djihad", etc... L'Occident Chrétien et l'Orient Musulman, une fois encore, semblent s'opposer.
Résultat : des liens autrefois lointains et aujourd'hui étroits entre les Talibans et Al-Qaïda ;une guerre qui s'éternise toujours ; 3.000 Afghans tués et 5.000 autres blessés ; 2.705 Coalisés tués (1.760 Américains, 380 Britanniques, 157 Canadiens, 75 Français, 333 autres) ; une double défaite militaire et politique à venir d'ici cinq ou six ans encore. Et pour quoi ? Combien de morts faudra-t-il encore pour que cette sale guerre s'arrête ?

Ce n'est pas tout. Dans sa fureur, Bush s'en prend à son vieil ennemi Saddam HUSSEIN (1937-2006), Président de la République d'Irak (1979-2003), entre le 19 Mars et le 1er Septembre 2003 lors de la Guerre d'Irak ou Troisième Guerre du Golfe Persique.
Résultat : Une haine encore plus féroce entre Américains et Musulmans ; une Irak réduite à un État fantoche ; une Coalition forcée de rester pour maintenir la paix dans ce qui devient un véritable bourbier.
Monsieur Jacques CHIRAC (1932- ), Président de la Vème République Française (1995-2007), je ne vous aime pas mais je vous admire pour avoir osé dire "Non !" aux Américains en 2003, pour avoir refusé d'engagé la France dans ce bourbier irakien. L'Afghanistan nous suffit, merci...

Partout ailleurs, une haine et une incompréhension entre Musulmans et Occidentaux. La haine qui s'exprime dans les urnes. Les Nationalistes reviennent en force en Europe, le Front National arrive au second tour de l'élection présidentielle en France en Avril/Mai 2002 et est en passe de réitérer en 2012. Des violences. Des amalgames. Un monde qui a peur, un monde qui se renferme, un monde qui se déchire. Jamais dans l'Histoire de l'Humanité la planète Terre n'a été le témoin d'autant de conflits au même moment.

Cette année, les États-Unis d'Amérique se sont vengés. Oussama ben LADEN (1957-2011), chef spirituel d'Al-Qaïda, a été tué. Son organisation marche sans lui. Cette année, le Printemps Arabe nous montre à nous autres Occidentaux que l'Orient ne se résume pas à l'Islam extrémiste et au terrorisme. L'espoir subsiste. Mais le monde a changé. Le monde a peur. Les pays opprimés se lèvent. La République Populaire de Chine devient une super-puissance. L'Occident sombre dans la décadence.

Et après ?

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