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mardi 17 mai 2011

17 Mai 1871

La cartoucherie de l'Avenue Rapp (VIIème Arrondissement de Paris, non loin du Champ de Mars) reçoit des canons endommagés que les ouvriers ont charge de réparer. Cette cartoucherie est l'une des plus importante de Paris, plus du tiers de la poudre et des munitions légères de la Garde Nationale y est entreposé. Elle se compose de plusieurs baraquements sans étage. Les canons sont réparés en pleine cour, non loin des entrepôts, ouverts en permanence du fait de la demande constante.

En début d'après-midi, des travaux de soudure provoquent vraisemblablement des étincelles qui mettent le feu aux poudres. Vingt baraquements sautent, les autres sont soufflés et les superstructures prennent feu. L'explosion ébranle tout le Quartier Grenelle, souffle toutes les vitres du VIIème Arrondissement, et retentit à six kilomètres à la ronde. Le Conseil de la Commune interrompt la séance. Les batteries versaillaises et allemandes, qui s'acharnaient ce jour-là contre le XVIème Arrondissement, se taisent en observant la colonne de flammes et de fumée qui s'élèvent à deux-cents mètres dans les airs, avant de retomber une heure plus tard.


Les pompiers, les gardes nationaux et les civils se précipitent, non pas pour sauver les ouvriers mais pour sortir ce qu'il reste de poudre et de munitions des bâtiments en flamme afin d'éviter une autre explosion non moins puissante que la première. Des explosions sporadiques se produisent, mais rien de comparable ou même de dangereux. Le Comité de Salut Public crie au sabotage, ce qui est une possibilité vraisemblable. Les quarante ouvriers de la cartoucherie sont tués sur le coup, partent en fumée dix tonnes de poudre et quatre-cents-mille cartouches.

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