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jeudi 5 mai 2011

Vendredi 29 Mai 2011, journée de ***** (Billet d'Humeur n°2)

Y'a vraiment des jours où on se dit que, hein, bon, voilà quoi...

Tout avait commencé la veille, Jeudi 28 Avril 2011, alors que je m'apprêtais à fignoler et imprimer l'examen-maison de l'Europe des Lumières. En me rendant à la reprographie pour photocopier toute autre chose, je me rends compte que ma carte n'a presque plus de crédit, et je la recharge donc de 20$CAD. Et là... Plus moyen de faire quoi que ce soit. Verdict : carte démagnétisée. Et je ne vais certainement pas acheter une autre carte et jeter 20$CAD par la fenêtre, j'ai un budget qui se serre, moi. Bon, on va pas en faire un drame, il m'avait semblé entendre le prof dire qu'on pouvait l'envoyer par courriel, tant pis. Si j'avais su...


Le lendemain, levé de bonne heure et du pied droit, j'entame une lessive en prévision de mon excursion le soir-même pour Montréal. Oui mais... C'était sans prévoir le chassé-croisé dans les ascenseurs ! 29 Avril, fin du bail dans les résidences, tout le monde se barre ! Résultat : des ascenseurs (et des escaliers) engorgés, des meubles et des bagages partout, du monde à tous les étages... Il m'a fallu une demi-heure rien que pour atteindre la machine à laver, et encore un quart d'heure pour remonter ! Pis c'est pas tout, sinon c'est pas drôle... Il a fallu que je tombe sur LA machine à laver qui n'essore pas ! J'ai donc dû essorer mon linge à la main (une demi-heure) sous peine de faire périr la sécheuse par noyade. Là-dessus, je suis dans état vestimentaire qui ne permet pas de me présenter décemment en cours, donc passage à la douche et changement de fringues. Héhé... La douche, à votre avis ? Encore un quart d'heure pour avoir une eau vaguement tiède. Bref, je remonte mon linge ( vingt minutes dans l'ascenseur pour deux étages, à tel point que j'ai fini par monter les sept étages restants à pied, mon sac de linge sur le dos), je prends mes affaires de cours (je suis déjà très en retard), et je descends par l'escalier... bloqué par un de mes camarades qui a voulu descendre une valise par là, valise qui s'est fait la malle pour aller s'écraser et répandre son contenu (shampoing, sauce à viande et autres liquides...) sur le palier et en contrebas, nécessitant l'intervention du service de nettoyage. En désespoir de cause, je prends l'ascenseur : dix minutes d'attente, quinze de descente, cinq pour se frayer un chemin parmi les bagages et la foule au rez-de-chaussée. Et je suis arrivé avec deux heures et demi de retard sur un cours de trois heures, sous les regards interloqués de l'auditoire (cinq personnes dont l'enseignant) qui n'a que moyennement ri lorsque j'ai demandé si j'avais raté quelque chose.

Bon là, je me prends une petite pause, tranquille, 15h30, j'ai deux heures avant de prendre le train. Je rédige les trois articles qui précèdent le présent billet, ça m'emmène jusqu'à 16h. Et là, là j'ai un sombre pressentiment, dicté par les évènements de la journée. Je plie mes quatre bagages (en oubliant le gel douche, j'oublie toujours UN truc chaque fois que je pars, mais ce n'est jamais très grave), je me dirige vers les escaliers, de nouveau bloqués par je ne sais quoi, je bifurque vers l'ascenseur, poireaute encore un temps certain, entame la descente, et me retrouve bloqué entre deux étages pendant une demi-heure... Je finis quand même par arriver à l'arrêt de bus où, miracle, le métrobus 800 est à l'arrêt ! Je cours en faisant signe, et ce *** de chauffeur démarre, en toute connaissance de cause, alors même que je pénètre dans la zone des montées, sous mon regard sidéré et celui outré des quelques témoins. Par dignité, je me retiens de lancer une volée d'insultes. Ce n'est pas la première fois que le métrobus 800 me fait ce coup-là, j'y ai droit un mardi sur deux lorsque je me rends à mon association... Le prochain bus est annoncé dans dix minutes. OK, c'est correct, il est 16h40. Bon, c'est quand même vexant de voir qu'en face les bus se suivent en ligne quasi-continue alors que sur mon bord c'est le désert en absence de vent... Quinze minutes plus tard (encore du retard), un nouveau bus arrive. Chouette ! Et youpi, tralala, et paf embouteillé sur le boulevard pendant vingt minutes... Là, je sens que je vais rater mon train, et le stress s'équilibre avec la résignation. Le chauffeur se montre compatissant, je cède ma place à une vieille dame, l'heure tourne, on s'approche de la gare.


À 17h28'45'' le chauffeur me dépose fort aimablement au feu rouge le plus proche, à deux-cents mètres de la gare. Je sens alors l'âme d'Usain Saint-Leo BOLT (1986- ) me traverser, et j'oublie mon dos et mes genoux pour me piquer un sprint avec obstacles et bagages que n'aurait pas mésestimé un coach d'athlétisme. Je fends donc la foule qui s'écarte prudemment devant ce boulet de canon bardé de sacs. À 17h29'30'', je perds un temps précieux à ouvrir la lourde double porte de la Gare du Palais qui se tirent au lieu de se pousser. À 17h29'45'', je reprends ma course en direction de la Porte 1, la gare de train, porte que j'atteins sans ralentir (confiance dans l'ouverture automatique...) à 17h30'02''. Une fois dans la salle, j'entends le crissement caractéristique des roues sur les rails. Emporté par ma vitesse, j'enjambe sans coup férir la volée de six marches qui mène au quai, duquel je ne peux que regarder s'éloigner le wagon de queue et mes 43$CAD non remboursables par que c'était une réduction spéciale à 50%... Comme quoi, il était dit que je perdrais de l'argent aujourd'hui. Tiens, j'aurais mieux fait de sacrifier les 20$CAD la veille à la reprographie, sait-on jamais ? Quoi qu'il en soit, je pousse un beau juron qui ne laisse aucun doute sur ma nationalité, qu'il serait inconvenant de retranscrire ici mais qui pourrait fort bien servir de qualificatif à la journée, et qui reste pour mes seules oreille, je suis seul dans la salle.

Je me rends donc au guichet, histoire de demander s'il n'y aurait pas un bus pour Montréal. Un petit dialogue commenté s'impose, c'est limite cocasse...
Rémi, morose : "Bonjour."
Guichetier, professionnel et sympathique : "Bonjour. Vous avez raté le train ?" (Et un compas retourné dans la plaie, un !)
Rémi, se retenant de sortir une réponse façon Jean-Marie BIGARD (1954- ) : "Eh oui !"
Guichetier : "Vous ne l'avez pas raté de beaucoup, vous savez !" (Et un couteau retourné dans la plaie, un !)
Rémi, résigné : "Ah ça ! Je l'ai vu partir !"
Guichetier : "Sais-tu qu't'as pas d'chance ? Y'avait trois trains pour Montréal c'te jour. Y'en a deux qui sont partis une demi-heure en retard, y'a qu'le tien qu'est parti à l'heure !" (Et une hallebarde retournée dans la plaie, une !)
Rémi : "..."

Enfin bon, y'avait un bus direct (tiens, la chance ?) pour Montréal une heure plus tard. 49$CAD plus tard, me voilà dans la salle d'attente, résigné, affamé, calme et zen (je connais ma mère, elle ne va pas s'inquiéter pour si peu et de toutes façons, je ne peux pas la joindre) à tel point que je m'en étonne moi-même. Après une journée comme celle-là, franchement, ça vaut pas le coup de s'énerver, ça ira mieux demain ! Et là, cerise sur le gâteau. Ma voisine d'attente, une jeune demoiselle, tout aussi malchanceuse que moi, fait les frais à l'ouverture de sa bouteille de soda d'un phénomène physico-chimique bien connu et redouté. Pour sauver sa tenue vestimentaire, elle a le réflex bien naturel d'écarter de sa personne la traitresse bouteille qui s'en va donc renverser le tiers de son contenu sur mon sac qui contient les livres et les appareils électriques fragiles... Complètement blasé, je proteste d'un "Eh !" vaguement réprobateur tandis qu'elle s'excuse et va chercher de quoi nettoyer. Encore un petit coup de pouce de la chance, le sac est assez épais et le soda ne traverse pas la toile.


Trois heures et demi plus tard, je sais que la journée de malchance prend fin lorsque l'on m'informe que l'hôtel se trouve près de la gare de bus et non de celle de train, comme je le pensais. Je n'ai donc que quelques centaines de mètres à faire au lieu de traverser tout Montréal. J'arrive dans la chambre où je trouve une mère dormant du sommeil du juste et une Odile (une amie de ma mère) très inquiète de mon retard. Cherchez l'erreur mais habituez-vous, c'est toujours comme ça...

Voilà, je suis à Montréal, l'excursion organisée partira comme prévue, et demain est un autre jour ! No souci !

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