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mardi 24 mai 2011

Mes lectures de l'année 2010-2011

Un petit point culturel sur les livres que j'ai eu le loisir de lire durant mon année universitaire. Au demeurant, ils sont peu nombreux mais n'allez surtout pas croire que je ne suis pas un grand lecteur ! En effet, essayez de caser un peu de littérature au milieu de tous les livres et manuels d'Histoire que vous devez ingurgiter en troisième année de Licence... Mais j'ai quand même réussi à digérer quelques pavés.

I Stephen Edwin KING (1947- ).

J'étais tombé par hasard l'an dernier sur le film "The Shining" (1980) de Stanley KUBRICK (1928-1999), et du coup, j'avais envie de lire le livre, d'autant qu'au niveau de la littérature d'épouvante, j'avais arrêté ça au collège avec les "Chair de Poule" (1992-1997) de Robert Lawrence STINE (1943- ). Et j'ai bientôt compris pourquoi Stephen KING est considéré comme le maître de l'épouvante. Tant qu'à faire, je me suis procuré trois livres en un à la Bibliothèque de l'Université Laval, une édition de deux romans et d'un recueil de nouvelles publiée en 1989.


"Shining, l'Enfant-Lumière" (1977).

Jack TORRANCE, ancien professeur de littérature licencié pour alcoolisme, tente de remonter la pente en arrêtant de boire et en publiant une pièce de théâtre. Il emmène donc sa famille avec lui lorsqu'il décroche un poste de gardien d'hiver à l'Overlook Hostel, coupé du monde dans les hautes Montagnes Rocheuses de l’État Américain du Colorado. Son fils, Dany, dispose d'un don pour ressentir les émotions et les pensées des gens. Et l'hôtel maudit semble particulièrement intéressé par ce don...
Je connaissais déjà l'histoire, ça gâche un peu. Mais ça tient malgré tout sacrément en haleine. Le démarrage est lent mais tout s'assemble peu à peu, et les cent-cinquante dernières pages sont insoutenables de suspense.

"Salem" (1976).

Jerusalem's Lot, petite bourgade de l’État Américain du Maine est le théâtre d'étranges évènements suite à l'arrivée de deux mystérieux antiquaires dans la ville. La population des vivants devient bientôt inférieure à celle des vampires... Un écrivain du pays, une étudiante, un vieux professeur, un pasteur et un jeune adolescent vont tenter l'impossible pour sauver leur peau et tenter de mettre fin au carnage.
Une des meilleures histoires de vampires que j'ai jamais lu. Véritable pastiche de "Dracula", que ça m'a donné envie de lire.

"Danse Macabre" (1978).

Recueil de nouvelles, certaines amusantes, d'autres moins, d'autres dérangeantes, mais qui se lisent toutes avec un réel plaisir.
"Celui qui garde le Ver" (comme quoi, il n'y a pas que des vampires à Jerusalem's Lot) ; "Poste de nuit" (a inspiré le navet "La Créature du Cimetière" en 1990, déconseillé à ceux qui n'aime pas les rats et les endroits sombres) ; "Une sale grippe" (ou comment croire que vous pouvez survivre à l'extinction pandémique de l'humanité) ; "Comme une passerelle" (fallait bien quelques extra-terrestres dans l'histoire) ; "La Presseuse" (vous ne regarderez plus les blanchisseries comme avant) ; "Le Croque-Mitaine" (cruellement cocasse) ; "Matière grise" (ne serait pas déplacée dans la collection "Chair de Poule") ; "Petits soldats" (ils sont petits, méchants, et ils vous en veulent) ; "Poids lourds" (j'ai toujours dit que les camions étaient une plaie, mais blague à part, si un jour les machines se révoltaient ?) ; "Cours, Jimmy cours" (littéralement rattrapé par son passé) ; "Le Printemps des Baies" (fog, sex and blood) ; "La corniche" (du suspense et de la perversion) ; "La Pastorale" (là, on nage en plein délire) ; "Desintox, Inc." (si vous êtes en passe d'arrêter de fumer, ne lisez pas ceci, c'est franchement pervers) ; "L'Homme qu'il vous faut" (Ah ! L'Amour !...) ; "Les Enfants du Maïs" (un grand classique qui a donné lieu à une série au cinéma) ; "Le dernier barreau de l'échelle" (franchement dérangeant, pas macabre à proprement parler, ni même de suspense, juste une prise de conscience sur nos actes et nos relations, c'est une nouvelle à part dans l’œuvre de KING) ; "L'homme qui aimait les fleurs" (y'a de ces maniaques quand même...) ; "Un dernier pour la route" (retour à Jerusalem's Lot) ; "Chambre 312" (un récit touchant très actuel sur la question de l'euthanasie, là encore une œuvre à part).

II "Dracula" (1897), Abraham "Bram" STOKER (1847-1912).


Un vampire au cœur de Londres ! Ce que peuvent faire les hommes par amour, et où les plus fous ne sont pas toujours ceux que l'on croit... J'ai vraiment besoin de rappeler l'histoire ?
Un incontournable de la littérature d'épouvante, incroyablement documenté, et avec cette précision dans la description des lieux et des gens typique de la littérature anglaise de l'époque victorienne. Un grand roman (tant par la taille que par l'importance, d'ailleurs).

III "Le Cycle de Fondation" (1951-1992), Isaac ASIMOV (1920-1992).

Œuvre majeure de l'auteur, et considérée comme la meilleure épopée de science-fiction de tous les temps. Non pas qu'il y ait beaucoup d'action, mais il y a quelque chose dans le style d'ASIMOV qui fait qu'une fois qu'on prend un de ses livres, on a du mal à le lâcher avant la fin. Et comme c'était un docteur en physique, il y a un réalisme scientifique qui donne une touche franchement crédible à ses histoires. C'est mon très cher ami homonyme qui m'avait fait découvrir cela quand j'étais au lycée, mais je n'avais pas pu tout lire car avec le Baccalauréat, la santé et le travail... J'avais déjà lu "Les Dieux eux-mêmes" (1972) au collège, et même si les considérations métaphysiques m'ont alors échappé, j'ai dévoré ce roman. "Le Cycle de Fondation" m'a profondément marqué, tant par son style que par son message. Du fait de ma formation scientifique au lycée (et de mes amis scientifiques qui me tiennent au courant de leurs nouvelles connaissances) et de ma formation d'historien, je prends toute la mesure du sens de l’œuvre. Quant au style, moi qui écris des historiettes de temps à autre, je m'aperçois qu'à ma façon de raconter les évènements, j'emploie les mêmes moyens qu'ASIMOV, le talent en moins... Ce cycle est à mettre en corrélation avec "Le Grand Livre des Robots" (1950-1985), dont l'action précède celle du "Cycle de Fondation".


"Prélude à Fondation" (1988) : Les péripéties de Hari SELDON sur la Cité-Monde de Trantor, la Planète Blindée, afin de donner naissance à la Psychohistoire, science mathématique qui peut évaluer le futur à partir de données statistiques (là, je simplifie...). Et c'est là qu'il prend conscience que le puissant Empire Galactique est non seulement sur le déclin, mais à un stade de décadence déjà très avancé.

"L'aube de Fondation" (1992) : Hari SELDON est maintenant quelqu'un d'important dans l'Empire Galactique, et travaille à l'élaboration de la Psychohistoire. On assiste peu à peu à l'accélération de la décadence de l'Empire Galactique.


"Fondation" (1951), recueil de nouvelles : Hari SELDON prédit l'effondrement de l'Empire Galactique et un interrègne de chaos et d'anarchie de trente-mille ans. Il compte réduire cette période à mille ans en préservant les connaissances scientifiques pour éviter que les planètes sombrant dans la barbarie n'aient tout à redécouvrir. SELDON envoie un groupe de scientifiques sur la planète Terminus, à la périphérie de la Galaxie, pour créer une Fondation de l'Encyclopédie Galactique. Cette Fondation devra traverser plusieurs crises, internes ou externes, qu'elle devra résoudre pour survivre et s'imposer jusqu'à la fondation du Second Empire Galactique mille ans plus tard. Les crises sont prévues par le Plan de la Psychohistoire, et Terminus doit se tenir au plan. La petite Fondation finit par dominer ses puissants voisins qui se sont affranchis de la puissance impériale déclinante.


"Fondation et Empire" (1952), recueil de nouvelles : La Fondation s'étend dans la Périphérie Galactique, à tel point que le vieil Empire Galactique en prend ombrage et lance une attaque désespérée contre elle. Mais cette guerre est prévue par le Plan, au détriment de l'Empire. Mais il y a une chose que le Plan n'avait pas prévu. La Psychohistoire est une science statistique reposant sur la loi des grands nombres. Or, un mutant parvient contre toute probabilité à rassembler une armée et à jeter à bas la Fondation de Terminus et à s'emparer de son empire. Le dernier espoir de la Fondation, prévenir l'autre branche de la Fondation, celle située "à l'autre bout de la Galaxie", afin d'éviter qu'elle ne tombe à son tour.

"Seconde Fondation" (1953), recueil de nouvelles : La Seconde Fondation, prévenue de l'arrivée du mutant conquérant, s'oppose à lui. mais si la Fondation de Terminus est axée sur les connaissances technologiques, la Seconde Fondation est axée sur les forces mentales. Le combat en est donc d'autant plus subtil. Une fois la Fondation libérée, Terminus prend ombrage de la Seconde Fondation, craignant que par ses pouvoirs mentaux elle ne détienne l'exercice du pouvoir dans le Second Empire Galactique à venir. Et c'est une guerre fratricide qui se dessine sur fond de conquête galactique.

"Fondation foudroyée" (1982) : La Fondation de Terminus maîtrise près de la moitié de la Galaxie et se sent prête à fonder le Second Empire Galactique avec un demi-millénaire d'avance. La Seconde Fondation, garante du Plan de la Psychohistoire, est déterminée à l'en empêcher, consciente de l'échec annoncé auquel court la Fondation. Cette dernière se doute que la Seconde Fondation va lui mettre des bâtons dans les roues et envoie donc Golan TREVIZE, un député turbulent, dans l'espace, officiellement pour rechercher la planète des origines de l'humanité, afin de servir de paratonnerre et coincer la Seconde Fondation. C'était sans compter l'apparition d'un nouvel ennemi et l'esprit indépendant de TREVIZE qui se trouve soudain devant un choix crucial.

"Terre et Fondation" (1986) : Dérangé par son choix, Golan TREVIZE se décide à rechercher finalement et pour de vrai la planète Terre, où il pense trouver des réponses à ses questions. C'est toute l'Histoire de la colonisation spatiale qui défile lors de son périple.

IV "L’Été rouge de Pékin, la révolte des Boxeurs" (1978), Jean MABIRE (1927-2006).


Le seul livre d'Histoire de mon cursus qui peut être lu avec plaisir par les profanes. J'en ai d'ailleurs fait la remarque à mon professeur. Il raconte l'épisode des "55 jours de Pékin", durant lequel des diplomates occidentaux se sont vus assiégés dans le Quartier des Légations à Pékin par les Boxers (société secrète anti-occidentale) en révolte depuis 1897 sous le regard hésitant du pouvoir impérial. Durant l'année 1900, la révolte atteint son paroxysme lors du siège de Pékin, et il faut l'intervention d'une armée coalisée telle qu'on n'en verra plus avant la création de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.) pour mettre fin à la crise. Le pouvoir impérial en Chine ne s'en relèvera jamais totalement.
Le livre suit le siège au jour le jour, en suivant le point de vue des assiégés. Si Jean MABIRE a effectué un vrai travail d'historien, digne de confiance et d'intérêt, il ne faut néanmoins pas perdre de vue qu'il est l'un des fondateurs de la Nouvelle Droite, idéologie persuadée de la supériorité des Aryens Indo-Européens, que l'Europe est la première civilisation au monde et sera la dernière à disparaître, et que les Blancs sont intelligents, que tous les autres sont des pauvres malheureux incultes qui ne peuvent que se soumettre à la bonté de la civilisation des Blancs, que les Russes sont des sous-hommes et que les Américains sont des copieurs. Je résume mais l'idée est là. Donc bon, faut garder ça à l'esprit quand il parle des Chinois, des Russes et des Américains... J'en ai aussi fait la remarque à mon professeur.

V "Les 36 Stratagèmes, Manuel Secret de l'Art de la Guerre", commenté par Jean LEVI (1948- ) en 2007.



Ce livre m'a été offert conjointement par mes amis pour mes 18 ans (Samedi 2 Mai 2009, preuve en photo, regardez sur la table), avec la dédicace suivante : "Comme ça, tu pourras PEUT-ÊTRE battre Rémi aux figurines". Bien que dans mes jeunes années j'ai en effet subi une impressionnante série de revers militaires aux figurines du Seigneur des Anneaux et aux jeux video contre mon homonyme, la série noire s'était arrêtée à mon entrée en 3ème, soit quand même quatre ans plus tôt. mais que voulez-vous, ils se souviennent plus de mes échecs que de mes victoires ces mécréants ! Sauf mon adversaire, qui lui se souvient très bien de ses lourdes défaites de ces dernières années, au cours de batailles durant lesquelles j'ai développé tout mon génie stratégique, et j'ai la prétention de dire que ces quelques victoires de par leur aspect spectaculaire rattrapent toutes mes défaites. Mais à tout seigneur, tout honneur, rendons à Rémi ce qui appartient à César, mon cher vieil ami est un tacticien de génie et un adversaire redoutable, aussi sommes-nous invincibles lorsque nous jouons alliés.
Mais je m'égare (Montparnasse). Ce livre retrace les grands canons de la guerre à l'orientale, et en guise de secret, c'est plutôt un secret de polichinelle. Néanmoins, ça fait toujours du bien de se les rappeler, et le commentaire de Jean LEVI est très pertinent, et pour expliquer l'origine et le symbole Yin/Yang du stratagème, et pour en donner des applications autres que militaires : vie courante, littérature, etc... Tout en replaçant cela dans l'actualité. C'est un livre à lire, honnêtement.

VI "Les piliers de la Terre" (1989), Ken FOLLETT (1949- ).


Remis au goût du jour il y a trois ans, et offert par Odile pour mes 20 ans, je suis en train de le lire. J'adore la façon dont l'auteur change de point de vue à mesure des rebondissements. Cette épopée historique médiévale est vraiment prenante, sur fond de guerre civile pour la succession au trône du Royaume d'Angleterre et du Duché de Normandie (nous sommes au XIIème siècle), de rivalité avec le Royaume de Francie Occidentale et particulièrement le Comté d'Anjou, de misère servile, d'intrigues politiques et de religion malmenée. J'en saisi la pleine portée grâce à la chance que j'ai d'être historien et d'avoir étudié cette période. Je ne peux que saluer le titanesque travail d'historien réalisé par l'auteur. j'ai hâte de lire la suite ! Mais ça m'a donné envie de rejouer à Age of Empires II...

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