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mardi 17 mai 2011

Coup de Gueule : "Pourquoi je ne cuisine pas en résidence universitaire"

J'avoue ne pas être un maniaque de la cuisine. Bon. Mais quand j'ai le temps, j'essaye quand même de me faire des petits plats. Premier problème, je trouve que les cuisines sont mal faites, on ne peux pas, par exemple, manger son entrée en surveillant la cuisson de son plat principal du fait de la topographie des lieux, le réfectoire étant séparé des cuisines. Mais c'est un détail. Mais surtout, je trouve qu'il y a trop de monde pour pas assez de plans de travail. Marre de faire la queue pour une plaque chauffante ou un évier. Alors certes, c'est convivial, mais voilà quoi.

Mais ce ne sont là que des points mineurs.

Contexte :
Suite à une sombre histoire de laveuse fuyante (la faute à personne, je n'ai jamais de chance), j'ai encore passé quatre heures dans mon linge. C'est donc vers minuit, monsieur le commissaire, je me décide à me faire cuire mes œufs durs pour un lunch le lendemain. Minuit, l'heure du crime. Bon, j'exagère un peu. À cette heure-là, nous sommes en semaine, cours le lendemain, les cuisines comme le réfectoire sont déserts. Ceux qui sont encore debout sont dans les chambres ou dans le Grand Salon pour un apéro sympa, voire au Pub Universitaire ou quelque part Rue Saint-Jean pour les noctambules.

Et là, PAF ! Ca m'a sauté aux yeux. Autant ça ne me choque pas trop en heure d'affluence, tout le monde se marche dessus, tout le monde cuisine, OK. Mais là, là, une ou deux heures après la fin des dernières cuissons, trouver une cuisine dans cet état-là, moi je dis non.



Il y a seize éviers et vingt-quatre gazinières. Et autant d'espaces libres entre chaque qui servent de plan de travail. Et tout, je dis bien tout, était dans cet état-là. Tous les éviers étaient bouchés, tous. Et j'ai dû y regarder à plusieurs fois avant de trouver une plaque ou je serais sûr de pas mettre le feu à je ne sais trop quoi tombé aux environs et pas nettoyé. Riez pas, c'est du vécu et j'aime autant vous dire que ça surprend, même si ce n'est qu'une flammèche, quand on utilise des plaques électriques. Quant aux plans de travail, ça ne me viendrait même pas à l'idée de cuisiner là-dessus. Alors qu'il y a une vingtaine de poubelles. J'ai vaguement essayé de me ménager un espace propre, mais ma pauvre éponge s'est trouvé engorgée et... je n'ai pas pu faire couler de l'eau sans boucher un évier, alors même que j'avais pris sur moi d'en nettoyer le fond, ce qui signifie qu'il y a déjà des crasses dans le siphon.

Je ne m'estime pas un maniaque de la propreté. Mais il y a quand même des limites. Passez-moi l'expression, mais quand vous posez un récipient sur un coin de table et que vous le récupérez collant par en-dessous parce que vous l'avez posé sur des résidus de sel/sucre/poivre/cannelle/que-sais-je, que vous êtes obligé de refaire votre vaisselle parce que, dans un moment d'égarement, vous l'aviez posé à côté de l'évier et l'avez retrouvé plus sale qu'avant, moi je dis que c'est dégueulasse. Pas d'autre mot. C'est simple, quand j'ai fait ma petite vaisselle (une cuiller et une casserole), j'ai préféré la poser sur le sol, c'est encore ce qu'il y avait de plus propre dans la salle !

Qu'une cuisine communautaire ressemble à ça immédiatement après l'heure du repas, normal, OK. Mais qu'elle ressemble encore à ça deux heures après, non. Pas d'accord. Et ne croyez surtout pas que j'incrimine le personnel des résidences, ou le manque d'effectifs. Au contraire, les effectifs sont largement suffisants, et il ne se passe jamais une demi-heure sans que je ne croise quelqu'un en train de faire le ménage quelque part. D'ailleurs, le nettoyage des cuisines n'est pas entièrement de leur ressort. Merde, qu'est-ce que ça prend de filer un coup d'éponge sur son lieu de cuisine une fois qu'on a terminé ! Ou sur sa table, d'ailleurs, je n'ai même pas osé pousser jusqu'au réfectoire de peur de ce que j'allais y découvrir.

Et ça ne m'a qu'à moitié choqué. Parce que n'allez pas croire que c'est exceptionnel. Là, j'ai pris sur les quinze minutes de cuisson des œufs pour aller chercher l'appareil. Mais c'est comme ça tout le temps, malgré les très nombreuses campagnes menées par l'Université. Ca me sort par les yeux. L'irresponsabilité des gens. Parce que c'est étudiant ça se croit tout permis. Voilà pourquoi je n'aime pas cuisiner aux résidences. Parce que pour mes condisciples, la vie en communauté c'est manger, boire et travailler ensemble. Mais pour les tâches ménagères, plus personne, sauf dans les chambres, là c'est nickel. Mais pas dans les espaces publics, et c'est pourtant là que c'est le plus important, parce que c'est le bien de tous. Mais il faut croire que ça dépasse les capacités de raisonnement de beaucoup de monde.

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