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mercredi 25 mai 2011

25 Mai 1871 : Semaine Sanglante

Les Versaillais ralentissent un peu leurs assauts afin de réduire la Butte-aux-Cailles qui résiste toujours dans le XIVème Arrondissement. Ils y parviennent finalement en fin d'après-midi, Wroblewski parvient à s'échapper. La plupart des défenseurs sont fusillés, les autres conduits au Panthéon transformé en camp de prisonniers.


Parallèlement, la Ligne avance dans le XIIIème Arrondissement et repousse peu à peu les Communards rive droite de la Seine. Cela aura de fâcheuses conséquences pour les Communard du Fort de Bicêtre. Ce fort, situé dans le secteur allemand, est l'un des deux (avec le Fort de Vincennes) à être tombé aux mains de la Commune. La garnison y tient prisonnier les Dominicains du Couvent d'Arcueil et est relativement sereine, comptant sur le fait que les Allemands n'ont pas le droit d'intervenir dans la guerre civile. C'était mal connaître la détermination de Versailles. À 14h, six régiments allemands prennent le Fort de Bicêtre d'Assaut, obligeant la garnison communarde à un retrait précipité avec leurs prisonniers, qui (semblent-ils), se débattent en sentant leur libération prochaine. Ils sont alors massacrés sur place par les Gardes Nationaux qui se replient vers Paris... pour tomber nez-à-nez avec la Ligne de Versailles qui avance dans le XIIIème Arrondissement, les forçant à une douloureuse retraite sous les tirs ennemis jusqu'à l'autre rive de la Seine. La rive gauche du fleuve est alors sous le contrôle de Versailles.


Rive droite, les Lignards s'emparent du XIXème Arrondissement et lancent une chasse aux Communeux. Malheur à ceux qui ont de la poudre (ou quelque chose de semblable) sur les mains, une marque à l'épaule qui fait penser à un recul de fusil, ou des habits un peu sales laissant penser que c'est un pétroleur incendiaire. Les massacres se poursuivent toute la journée.

Pendant ce temps, l'avance versaillaise vers le XIème Arrondissement est contrariée par la barricade de la Place du Château d'Eau (aujourd'hui Place de la République) à l'embranchement du Xème et du XIème Arrondissements. Le Comité de Salut Public est dissout, son dernier ordre est de défendre la ville quartier par quartier, les officiers combattent alors comme de simples soldats, chacun pour soi. Dépité, le vieux Charles DELESCLUZE, ancien des Trois Glorieuses de Juillet 1830, de la Révolution française de 1848 est des mouvements ouvriers du XIXème siècle, révolutionnaire infatigable, grande figure du Socialisme et Délégué à la Guerre de la Commune de Paris, âgé alors de soixante-deux ans, revêt son plus beau costume noir, prend son haut-de-forme du dimanche, se ceint du foulard rouge, prend sa canne et marche vers la Place du Château d'Eau, désarmé. Il monte sur la barricade au plus fort du combat, et n'a pas à attendre la mort bien longtemps. il est frappé d'une balle en plein front. La barricade tombe et les Versaillais déferlent sur le XIème Arrondissement en début de soirée.


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