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mardi 3 avril 2012

2012 : 10èmes Élections présidentielles de la Vème République française. (2)

IV Les candidats principaux.

Les incontournables, ceux qui monopolisent les médias, ceux que l'on voit partout. Cinq se disputent le haut du pavé, avec des scores anormalement élevés. D'habitude, il y en a trois, et les autres petits candidats se battent aux alentours des 5-10%. Là, cinq sont aux environs de 15% et plus, les autres flirtent avec 0%. C'est du jamais vu.

Nicolas Paul Stéphane SARKÖZY de Nagy-Bosca (1955- )
Union pour un Mouvement Populaire (U.M.P.)"La France forte"
Président sortant de la Vème République française (2007-2012)
Entre 23% et 30% d'intentions de vote au premier tour.
Son programme pourrait s'appeler "La rupture dans la continuité". Son bilan sur le plan intérieur est mauvais. Le déficit a augmenté, le nombre de demandeurs d'emploi aussi, sans parler du reste. Sur le plan international, les gouvernements libéraux l'adorent mais c'est normal car lui, les libéraux et leurs amis les grands patrons forment une sacrée belle bande d'amis, liés par l'argent et la finance. C'est cela qui énerve le plus chez cet homme. En 2007, il a été élu par les ouvriers en leur promettant de mettre fin aux effets néfastes des 35h et il leur a repoussé l'âge de départ à la retraite. Il leur a promis un monde plus juste, il est allé manger au Fouquet's (grand restaurant parisien sur l'Avenue des Champs Élysées) avec les grands patrons pour célébrer sa victoire et s'est empressé de débloquer des cadeaux fiscaux aux plus hauts revenus. Multipliant les effets d'annonce, les "moi je" sans actions concrètes et les coups électoraux (Le dernier en date : l'intervention en Libye. C'était juste oublier que les Français ne se souvenaient que trop bien de la visite de Mouammar KADHAFI [1942-2011] à Paris en 2009, sur invitation de Sarko pour lui vendre des armes...). Sa campagne alterne entre clins d’œil à l'extrême droite et à l'électorat du Front National sur les sujets de la sécurité et de l'immigration ; et autocritique larmoyante, promettant d'être un nouveau président complètement différent s'il est réélu. Ben voyons... Cinq ans de promesses et de déceptions, ça suffit pour moi. Ce qui est inquiétant, c'est qu'il remonte dans les sondages... Il reste encore des gens pour le croire quand il dit que rien ne va changer et qu'il faut continuer à se serrer la ceinture pour sauver la France, l'Europe et le Monde (de la finance). Et bien entendu, le fait qu'il ait balayé d'un regard méchant et à coups de menaces déguisées toutes les candidatures de Droite qui pouvaient menacer la sienne est aussi à considérer dans sa remontée.

François Gérard Georges HOLLANDE (1954- ).
Parti Socialiste (P.S.)
"Le changement, c'est maintenant"
Entre 26% et 34% d'intentions de vote dans les sondages.
Celui que l'on attendait pas. Sorti du néant, vainqueur presque par surprise des Primaires socialistes de 2011, il n'a même jamais été ministre. Il a de l'humour, est affable, sympathique, calme, pragmatique, c'est l'anti-Sarko par excellence, un "Monsieur Tout le Monde", un monsieur "normal" et donc rassurant. Certains doutent de ses capacités en tant que Chef d'État, pas moi. Bien entouré, il peut faire un bon Président de la République. C'est sur son programme que j'ai des doutes. Centre-gauche, mais un peu trop au centre et à droite pour moi. Et surtout des promesses de lendemains qui chantent mais qui ont le mérite de proposer autre chose que la voix à sens-unique néo-libérale tracée par l'actuel énervé à l’Élysée. HOLLANDE aura donc ma voix au second tour, voire au premier si vraiment les sondages me font peur. Il est quand même temps que les Socialistes reviennent au pouvoir, qu'on voit ce que cela donne...

Marion Anne Perrine "Marine" LE PEN (1968- )
Front National (F.N.)
"Oui ! La France"
Entre 13% et 18% d'intentions de vote dans les sondages.
Digne héritière de son père dont elle espère réitérer l'exploit de 2002. Elle a épuré, en apparence seulement mais cela suffit, le ton raciste et xénophobe de son parti, en a ainsi redoré le blason aux yeux de certains Français, et a surfé sur la vague de déception provoquée par SARKOZY sur le monde ouvrier. Ceux-ci, lâchés par la Gauche, trompés par Sarko, se sont naturellement tournés vers le seul parti qui semble défendre leurs intérêts : le Front National. Il faut dire que leur programme a de quoi séduire des esprits échauffés par un système libéral qui les exploite : sortie de l'Union européenne libérale, protectionnisme économique, retour au Franc, protection des entreprises, amaigrissement drastique de la fonction publique et de l'enseignement... C'est juste perdre de vue que le F.N. a été incapable de gérer les villes qu'il possède sans les mettre en faillite, c'est juste oublier le profond reste de xénophobie et les mesures nationalistes extrêmes cachées dans les plis des trois couleurs arborées à outrance par les partisans (dont on a pris soins d'exclure les gammés au crâne rasé). C'est en voyant les sondages que les politiciens ont commencé à redouter un nouveau Dimanche 21 Avril 2002, peut-être cette fois au détriment de la Droite. Les politiciens... pas les Français. Il est fini le temps où ceux qui votaient à l'extrême-droite s'en cachaient. Les gens n'ont plus honte de se tourner par là. Nous avons oublié où ça nous amené la dernière fois. Je ne sais pas ce qui est le pire.

Jean-Luc MÉLENCHON (1951- )
Front de Gauche
"Prenez le pouvoir"
De 6% à 15% d'intentions de vote dans les sondages.
Rassemblant sous ses bannières le Parti Communiste Français (P.C.F.) et toutes les autres mouvances de la Gauche à gauche du Parti Socialiste, le Front de Gauche a fait une percée spectaculaire et pour le moins inattendue au vu des résultats en chute libre des partis de gauche et d'extrême-gauche ces vingt dernières années. Comme quoi, l'union fait la force. MÉLENCHON est parvenu à réaliser un tour de force le Dimanche 25 Mars 2012 Place de la Bastille en réunissant près de 150.000 personnes. Le sursaut était lancé. les Communistes sortent du placard, les ouvriers commencent à porter de nouveau leurs regards à gauche, le Front de Gauche montre qu'une autre voie que l'extrême-droite est possible. Il appelle à une VIème République française, et je ne peux qu'y souscrire. Économiquement, le programme reste toutefois incomplet. Mais on y croit. MÉLENCHON a annoncé sans hésitation qu'il donnera sa voix à HOLLANDE au second tour, ceux qui le suivent savent donc à quoi s'attendre. Il n'est pas dit que je ne me laisse pas tenter au premier tour... En tout cas, deux aspects positifs (et explications) à la fulgurante ascension du Front de Gauche ces dernières semaines : il a pris des voix à HOLLANDE et l'oblige à donner un coup de barre à gauche apprécié, il est en train de pomper les voix ouvrières du F.N. et ça c'est jouissif. Si l'alliance des Gauches tient le coup, on y croit pour les élections présidentielles 2017, et on croise en tout cas les doigts pour des ministres communistes dès 2012 ! Et on se bat pour la troisième place en dépassant le Front National !

François René Jean Lucien BAYROU (1951- )
Mouvement Démocrate (MoDem)
"Un pays uni, rien ne lui résiste"
De 10% à 15% d'intentions de vote dans les sondages.
Celui que l'on n'attendait plus. Troisième homme de la campagne de 2007, pris d'une soudaine folie des grandeurs, il a créé un nouveau parti et s'est voulu comme arbitre centriste de la République, seul homme capable d'incarner les valeurs de Gauche et de Droite. Lâché de toute part, il a eu bien du mal à remonter la pente mais reconnaissons-lui qu'il y est parvenu. Sorti de l'oubli, il se taille une place au soleil sans parvenir à rattraper les extrêmes de tous bords, coincé qu'il est dans son Capitalisme social à visage humain sensé regrouper tout le monde mais qui au final ne satisfait personne. Néanmoins, j'applaudis son programme pour l'éducation. Prises indépendamment, ses idées ont du bon. Ensemble, le contraste est trop fort, l'idéologie ne tient pas (à mon avis).

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