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dimanche 1 avril 2012

Mardi 27 Mars 2011 : Salon de Thé.

Prévu de longue date, une petite soirée ma foi fort sympathique. Car votre serviteur, tout révolté et étudiant qu'il est n'en apprécie pas moins les bonnes choses. Je vous avais déjà parlé cet hiver de la grande consommation en thé des chercheurs du Centre Interuniversitaire d'Études Québécoises (CIÉQ). Eh bien nous avons poussé notre raffinement encore plus loin ! Car oui, le thé peut être un art.
 
Nous avions rendez-vous à la Maison de Thé Camellia Sinensis de Québec. Camellia Sinensis, c'est à la fois un Salon de Thé, une Maison de Thé (qui vend de toutes les sortes de thé artisanal), mais aussi une École de Thé et même un Centre de Recherche et de Formation sur le Thé. Quèsaco* ? C'est-à-dire qu'ils vendent du bon thé, du thé artisanal, cultivé et traité selon des coutumes établies, que leur personnel parcourt le monde pour se rendre directement chez les producteurs ; et qu'ils font partager leurs savoirs et les saveurs du thé lors de formations et de séance en boutique. Tout sur le thé, tout sur les voyages des membres de la maison sur leur site Internet : .
 
 
À noter que Camellia Sinensis est le nom latin et scientifique du Théier Chinois, divisé entre la sous-espèce Assamica au cultivar** épais et la sous-espèce Sinensis au cultivar** plus fin.
 
*Orthographe officielle reconnue par Bernard PIVOT (1935- ) en personne, infligée aux participants à la Finale nationale des Dicos d'Or et Championnats du Monde d'Orthographe "Dictée de Bernard PIVOT" de 2003.
** Un cultivar de théier est l'équivalent d'un cépage de vigne.
 
La formation du jour était la plus simple, le début du commencement, une ouverture au monde voluptueux du thé : "Connaître et aimer le thé".
 
Un peu d'Histoire d'abord. Le théier est un arbre, découvert en Chine il y a 8.000 ans. Des sources asiatiques de -350 mentionnent le thé comme plante médicinale. Jusqu'au XIIIème siècle, il est utilisé au Japon comme plante aromatique jusqu'à ce que la technique d'infusion se développe. Les Britanniques le découvrent lors de leurs contacts coloniaux avec l'Empire de Chine au XIXème siècle. Mais les Chinois gardent jalousement leur production, le vendent extrêmement cher et déjà traité, interdisent tout voyageur européen dans l'intérieur des terres (petite vengeance suite à leurs défaites face aux Européens). Le botaniste écossais Robert FORTUNE (1812-1880) force le blocus et entreprend un voyage rocambolesque dans la Chine profonde lors d'une mission qui peut-être qualifiée d'espionnage horticole ("À la recherche des fleurs et du thé" [1852]). Il ramène plusieurs plantes, dont le thé, et les importe dans les colonies britanniques de l'Inde pour les étudier et les exploiter. Le thé et ses infusions, tels que connus aujourd'hui en Occident, datent donc du milieu du XIXème siècle.


Un peu d'horticulture maintenant. Le théier est un arbre, coupé en arbuste pour faciliter la cueillette et la production de jeunes pousses. En dormance l'hiver, les meilleurs théiers poussent en milieu tempéré à moyenne altitude. Il est cultivé dans de véritables jardins à thé. Les jeunes pousses sont coupées, ce sont les feuilles de thé utilisées pour tous les thés. La différence venant du traitement après la cueillette.
_Thé Blanc : Bourgeon, aucun traitement hormis le séchage pour détruire l'enzyme qui oxyde la feuille, afin qu'elle conserve sa jeunesse.
_Thé Jaune : Même traitement que pour le Thé Blanc sauf qu'il est recouvert d'un linge humide. Il en résulte une très légère oxydation étouffée.
_Thé Vert : Feuilles fraîches séchées intensément, augmentant le goût végétal de l'infusion.
_Thé Wulong : Feuille jeune oxydée à divers degrés, puis roulée, ce sont les meilleurs thé au niveau du goût.
_Thé Noir : Feuille soumise à une chaleur et une humidité particulière qui fait noircir la feuille et prononce le goût.
_Thés Vieillis : On laisse la feuille s'oxyder, augmentant les propriétés médicinales (notamment sur la digestion). Les plus connus sont les Pu Er. Attention néanmoins, ne pas perdre de vue que le thé, quel qu'il soit, gêne l'assimilation du fer.


Aujourd'hui, les meilleurs thés sont produits en Asie de l'Est, particulièrement en République populaire de Chine, au Japon, en République de Chine (Taïwan) et en République d'Inde. Il existe aussi une production moyen-orientale, en République de Turquie et en République islamique d'Iran. Notons aussi une production méconnue de Thé Noir en Afrique Sud-Orientale. Dans une moindre mesure, on trouve aussi la culture du thé en Amérique du Sud, en Indonésie, en Océanie et en République de Corée du Sud.
 
Nous sommes accueillis par Jasmin (prénom prédestiné ?) avec un thé blanc léger, Baï Du Man Wang ("Pivoine Blanche"). Nous goûtons à toutes les sortes de thés, en apprécions les différences, bref une véritable dégustation. D'autres formations ou dégustations sur différents sortes de thés sont proposées et il n'est pas dit que je n'irais pas.


Nous avons aussi et surtout appris à faire du thé correctement. Car faire du thé, du vrai, c'est plus compliqué que ça ne paraît.
_D'abord, il ne faut pas faire bouillir l'eau mais la faire chauffer à une température qui varie de 70°C à 95°C suivant la sorte de thé, ce qui nécessite un thermomètre de cuisson.
_Ne pas oublier d'ébouillanter la théière vide à l'intérieur et à l'extérieur avec de l'eau bouillante avant d'y verser quoi que ce soit.
_Ensuite, l'infusion doit durer un certain temps, pas plus pas moins, en fonction du poids en feuilles, du volume d'eau et de la sorte de thé. Ce qui nécessite un minuteur.
_Enfin, avant de verser, il faut faire une rotation. Verser une tasse et la remettre dans la théière, afin d'équilibre l'infusion dans le bec de la théière où l'eau est moins infusée.
Rien que ça. Mais il est vrai que le résultat, au niveau du goût, est incomparable.
 
 
L'histoire ne dit pas qu'après nous sommes aller manger une poutine et faire une soirée jeux de société. Non... ^^

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