Dans la journée du Jeudi 18 Avril 1912, sous une pluie battante, le R.M.S. Carpathia arrive finalement à New York. Sur les quais, une foule immense qui ne sait si elle doit acclamer ou garder le silence. Du R.M.S. Olympic
sont parties les premières nouvelles du naufrage et des rescapés. Mais
la plupart des annonces sont fausses. Il a d'abord été annoncé que le R.M.S. Titanic, en difficulté, était remorqué vers Halifax par son jumeau l'Olympic. Puis, qu'il avait bel et bien coulé mais que le Carpathia, arrivé à la rescousse, avait pu sauver tout le monde. Le radio du Carpathia
rétablit en partie la vérité dans la journée du Mercredi 17 Avril 1912
en publiant une première liste des pertes d'une centaine de noms... dont
certains sont pourtant bien vivants ! Le journal ci-dessous titre "Tout le monde sauvé du Titanic après la collision !".
Bref, c'est une foule un peu anxieuse qui attend sur les quais de la Grosse Pomme et devant le siège de la White Star Line.
Le Carpathia s'arrête une heure devant le quai de la White Star Line pour y déposer les canots du Titanic.
Puis, le vieux paquebot se dirige vers le quai de la Cunard Line
pour y débarquer les rescapés. Le terrible verdict tombe. Ils sont peu,
si peu... Ici, Harold BRIDE, le radio survivant, débarque. Il a les
jambes gelées, n'oublions pas qu'il a passé la nuit dans l'eau sur le
radeau B qui s'était retourné...
Ci-dessous, un petit montage de films d'époque. Dommage, les 3/4 du temps, c'est le R.M.S. Olympic
qui est filmé, à l'exception du chargement des bagages et du départ de
Southampton (près du quai, l'image de loin c'est encore l'Olympic). Même le commandant Edward John SMITH (car c'est bien lui) est filmé sur la passerelle extérieure de l'Olympic. En revanche, c'est bel et bien le R.M.S. Carpathia,
le capitaine Arthur ROSTRON et un survivant du naufrage qui
distribue... des autographes ! Notez le petit mousse qui fait
l'andouille tellement il est content. Remarquez que les jeunes sont plus
à l'aise devant la caméra, question de génération sûrement. SMITH et
ROSTRON sont un peu... figés et mal à l'aise, vous ne trouvez pas ?
Bruce ISMAY se précipite au siège new-yorkais de la White Star Line
et télégraphie officiellement la nouvelle du naufrage ainsi qu'une
première liste des victimes, non exhaustive mais qui dépasse déjà le
nombre des survivants. Deux jours plus tard, la liste est officialisée :
711 survivants, 1.502 morts et disparus (67,8% des 2.213 embarqués).
_Première Classe :
123 morts sur 325 passagers (38,6%). 114 hommes sur 175, 4 femmes sur
144 (dont Bess ALLISON et Ida STRAUS), et un seul enfant sur les six (la
petite Loraine ALLISON).
_Seconde Classe : 167 morts sur 285 passagers (58,6%). 154 hommes sur 168, 13 femmes sur 93, les 24 enfants ont été sauvés.
_Troisième Classe : 536 morts sur 714 passagers (74,8%). 389 hommes sur 464, 91 femmes sur 167, 56 enfants sur 83.
Au total, 826 passagers sur 1.324 (62,2%) ont péri.
_Équipage :
677 membres sur 889 ont trouvé la mort, ce qui en fait la "classe" la
plus touchée avec 76% de décès. Le commandant Edward SMITH (on ne sait
trop s'il est mort sur le navire ou s'il a été précipité à la mer...
certains occupants du canot A jurent l'avoir reconnu en train d'aider un
enfant à nager vers le radeau) et le commandant en second Henry WILDE
(peut-être suicidé) figurent parmi les victimes, mais ce sont surtout
des machinistes, des chauffeurs et l'intégralité du personnel de service
masculin à l'exception notable du boulanger Charles JOUGHIN).
Officiellement, 3 femmes sur les 23 sont mortes, et 674 hommes sur les
866 ont péri. Pas d'enfants évidemment, mais il est à noter que les
garçons d'ascenseurs et garçons de cabines étaient tous âgés de 12 à 17
ans et qu'aucun n'a survécu, ils sont comptés comme des hommes...
Pour achever sur une larme, le "Nearer my God to Thee" ou "Plus près de toi mon Dieu" tel que repris comme musique d'apocalypse dans tous les films.
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