ATTENTION
! DEUX PHOTOGRAPHIES (D’ÉPOQUE) DANS CET ARTICLE SONT SUSCEPTIBLES DE
CHOQUER LES ÂMES SENSIBLES ET LES ENFANTS. ELLES MONTRENT EN EFFET
L’ÉQUIPAGE DU MACKAY-BENNETT (DE LOIN) EN TRAIN DE SORTIR UN CORPS DE
L'EAU ET UN CADAVRE (EN ARRIÈRE-PLAN) SUR LE PONT DU NAVIRE.
Immédiatement
après le dénombrement des victimes, une commission d'enquête est
organisée, d'abord aux États-Unis d'Amérique, puis au Royaume-Uni de
Grande-Bretagne. Joseph Bruce ISMAY, les officiers et matelots qualifiés
sont forcés de témoigner, tandis que tous les passagers voulant faire
une déposition sont les bienvenus.
La
commission n'est pas tendre en Amérique, et ce d'autant plus qu'elle
est dirigée par un sénateur incompétent dans les affaires maritimes,
William Alden SMITH (1859-1932), à qui il faudra expliquer plusieurs
fois que la proue c'est l'avant du navire...
Les
Américains se montrent très durs avec Bruce ISMAY, le jugeant
responsable du naufrage et de toutes les vies perdues, alors même que
tous les passagers prennent sa défense. Il faut que le gouvernement
britannique menace l'Amérique d'un incident diplomatique pour éviter un
procès expéditif à ISMAY et le rapatrier en Angleterre.
Une
fois au pays, une nouvelle commission d'enquête, plus sérieuse et plus
clémente, est mise en place. Elle est diligentée par John Charles
BIGHAM, Lord Mersey (1840-1929).
Elle
a plus pour but de comprendre le naufrage et en tirer des leçons plutôt
que de dégager des responsabilités. Bruce ISMAY est blanchi, des
erreurs sont soulignés, mais aucun blâme ne tombe, c'est déjà assez
dramatique comme ça. La construction du bateau n'est pas remise en
question, au contraire elle est saluée. En effet, il est établi qu'à
dommages comparables, un autre navire que le Titanic (l'Olympic ou le Mauretania) aurait coulé deux fois plus vite et aurait probablement chaviré. Le Titanic
a coulé en trois petites heures, ce qui a laissé le temps d'évacuer
correctement les passagers, même s'il aurait été possible d'en sauver
500 de plus si les canots avaient été remplis.
Suite
à la commission d'enquête, des mesures sont prises pour renforcer la
législation maritime sur la sécurité des paquebots. Ces mesures sont
encore en vigueur aujourd'hui.
_Emport de fusées de détresse rouges en plus des fusées de signalement blanches.
_Emport
de canots de sauvetage de manière à ce qu'il y ait 200 places
disponibles de plus que le nombre maximum de passagers pouvant être
transportés par le navire.
_Les
canots de sauvetage devront tous être équipés de mâts à lanterne, de
fusées de détresse vertes, d'un poste de T.S.F. fonctionnant sur
batterie, de couvertures et de rations de survie.
_Les
navires devront être équipés d'une double coque en acier renforcé.
(Cela ne s'applique qu'aux paquebots, pas aux cargos... ceux qui se
souviennent du naufrage du pétrolier Erika fin 1999 se
souviendront ainsi qu'une des causes du naufrage vient du fait qu'il ne
disposait que d'une coque simple... Ca évolue pas vite les
règlements...)
_Internationalisation du signal de détresse "SOS".
Parallèlement, dès le Mercredi 17 Avril 1912, la White Star Line affrète un navire, le C.S. (Cable-Ship) Mackay-Bennett qui part de Halifax pour ramener autant de corps qu'il le pourra.
Il
croise pendant près d'une semaine sur les lieux de la catastrophe et
sort 328 corps de l'eau, dont 116 sont rejetés à la mer faute d'être
transportables tellement ils sont dévorés par les oiseaux de mer.
Parmi
les autres, rares sont ceux à être identifiables, et peu de familles
réclament leurs proches. Sur les 212 corps ramenés, on parvient
néanmoins à reconnaître Isidor STRAUS, mais pas son épouse. Est
également repêché le corps de Michel NAVRATIL, le père. Dans sa poche,
on retrouve son revolver. Il est enterré à Halifax sous le nom marqué
sur son passeport d'emprunt : Louis HOFFMAN. La plaque sera changée à la
demande de son épouse en 1916.
Est
également ramené un petit enfant de deux ans environ, visiblement de
Troisième Classe. Les marins n'ont pas pu se résoudre à le rendre à
l'océan. Il est enterré anonymement, grâce à une cotisation des matelots
(intégralement remboursée par Molly BROWN par après) et sa tombe
(photographie) sert alors de mémorial pour tous les enfants décédés dans
le naufrage. Les corps ramenés sont enterrés au Canada, province de
Nouvelle-Écosse, à Halifax, dans trois cimetières : Fairview Lawn (photographie), Mont des Oliviers et Baron de Hirsch.
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