Encore et toujours à cause de la hausse des frais de scolarité de 1.625$CAN...
Line
BEAUCHAMP (1963- ), Ministre de l’Éducation (depuis 2010) &
Vice-Première Ministre de la Province canadienne de Québec (depuis
2011), a longtemps refusé toute négociation... Longtemps. Certains
départements sont en grève depuis mi-février, près de 15 semaines. Mais
sinon, les universités et les CEGEPs (Collèges d’Enseignement Généraux
Et Professionnels) sont véritablement paralysées par une grève générale
étudiante depuis 10 semaines, nous entamons fièrement la 11ème. Le
gouvernement refusait le dialogue, il s'est tenu coi après la
démonstration de force du Jeudi 22 Mars 2012. Il a attendu, sous
prétexte que les étudiants ne sont pas soumis au Code du Travail et que
par conséquent la grève est illégale, un essoufflement qui n'est pas
venu. John James "Jean" CHAREST (1958- ), Premier Ministre de la
Province canadienne de Québec depuis 2003, espérait (et espérait
toujours d'ailleurs) que s'il parvenait à vaincre le mouvement étudiant,
il décollerait enfin dans les sondages et que son Parti Libéral du
Québec (PLQ) pourrait espérer une large victoire aux prochaines
élections face au Parti Québécois (PQ) qui pour l'instant le domine.
Bref, un Sarko à la québécoise... Ils sont amis d'ailleurs...
Mais
voilà, le gouvernement a attendu trop longtemps. Les premiers à tirer
la sonnette d'alarme furent les chefs d'entreprise. Une session d'hiver
blanche aurait pour conséquence son report à l'été... privant ainsi les
entreprises québécoises de la nombreuse et bon marché main-d’œuvre
estivale étudiantes. Le gouvernement a rejeté l'hypothèse en disant que
les étudiants ne sacrifieraient pas leur revenu estival. Et bien si.
Ensuite,
les professeurs, les doyens et les recteurs d'universités. L'heure
devenait grave. La session d'hiver était méchamment en péril. Pas de
réponse du gouvernement... sinon que des injonctions judiciaires ont
commencé à tomber pour briser la grève. Jusqu'à ce que ça dégénère à
l'Université du Québec en Outaouais (UQO) par l'arrestation d'un
professeur qui refusait de donner le cours que l'injonction libérait.
Depuis, d'autres injonctions "sur mesure" ont été avancée, mais pas
appliquées. Les juges commencent à prendre conscience du contexte social
et ne sont pas désireux de créer de dangereux précédents pour briser
les grèves. Car aujourd'hui les étudiants, mais demain ?
Alors,
le gouvernement a commencé à s'ouvrir. Doucement. Déjà, Line BEAUCHAMP a
annoncé qu'elle ne discuterait pas de la hausse. Ca partait mal. Mais
bon, elle a fait des concessions sur des points secondaires. Cela étant,
les associations étudiantes ont annoncé la poursuite du mouvement tant
que la hausse ne serait pas discutée. Alors, Line BEAUCHAMP a essayé de
diviser le mouvement étudiant, en s'appuyant sur les divergences entre
les associations, sans comprendre que toutes sont d'accord sur
l'essentiel : bloquer la hausse. La Fédération Étudiante Collégiale du
Québec (FECQ), la Fédération Étudiante Universitaire du Québec (FEUQ) et
la Coalition Large de l'Association pour une Solidarité Syndicale
Étudiante (CLASSE), qui regroupe plus de 50% des grévistes à elle seule,
ne sont pas tombés dans le piège et ont réaffirmer leur volonté de
présenter un front uni lors des négociations.
Line
BEAUCHAMP a donc tenté d'exclure la CLASSE des négociations, arguant
qu'elle était génératrice de violences. Le fait est que c'est la CLASSE
qui se charge d'organiser les manifestations, mais sous l'encadrement de
services de sécurité qui parviennent généralement à canaliser le tout.
Par ailleurs, le gouvernement fait preuve d'une évidente mauvaise foi
puisque Line BEAUCHAMP a donné l'ordre aux forces de sécurité de
disperser par la force toute entrave à la circulation. Donc, tout
cortège de manifestants... Et ils ne se gênent pas ! Enfin...
Finalement,
la CLASSE a condamné ouvertement les violences physiques et
personnelles et Line BEAUCHAMP a donc dû l'inclure dans les
négociations. Une trêve de trois jours a été décrétée le temps des
négociations qui se sont ouvertes en début de semaine. Les professeurs
et les élèves du secondaire ont décidé d'un débrayage de trois jours,
car ce seront les plus touchés si la hausse passe. Jean CHAREST a trouvé
cela "déplacé"... Line BEAUCHAMP a alors pris le premier prétexte pour
exclure les membres de la CLASSE de la table des négociations, comptant
que la FECQ et la FEUQ n'oseraient pas interrompre les négociations.
Raté. Les négociations sont rompues jusqu'à nouvel ordre.
Et forcément ça commence à dégénérer.
Le
gouvernement a attendu trop longtemps pour négocier. Résultat, cette
crise ne peut plus se résoudre d'elle-même. Nous avons dépassé le point
de non-retour. La session d'Hiver 2012 est perdue ou presque. La session
d’Été 2012 part mal. Très mal. Les étudiants sont résignés à perdre
leur salaire estival. La plupart ont perdu leurs cours de la session. Si
nous arrêtons maintenant, nous aurons tout perdu, pour rien. Désormais,
c'est la victoire ou la mort. Les Québécois sont tannés des
manifestations, de la grève et de ses conséquences économiques néfastes.
Mais la plupart reconnaissent la responsabilité du gouvernement dans le
pourrissement de la situation.Nous ne lâcherons rien. Nous sommes à
bout, mais nous nous battrons encore. Maintenant que nous n'avons plus
rien à perdre, il ne nous reste qu'à gagner. Mais ça peut mal finir.
Croisons les doigts... Un peule uni, jamais ne sera vaincu !
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