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vendredi 27 avril 2012

Grève générale, encore et toujours.

Encore et toujours à cause de la hausse des frais de scolarité de 1.625$CAN...

Line BEAUCHAMP (1963- ), Ministre de l’Éducation (depuis 2010) & Vice-Première Ministre de la Province canadienne de Québec (depuis 2011), a longtemps refusé toute négociation... Longtemps. Certains départements sont en grève depuis mi-février, près de 15 semaines. Mais sinon, les universités et les CEGEPs (Collèges d’Enseignement Généraux Et Professionnels) sont véritablement paralysées par une grève générale étudiante depuis 10 semaines, nous entamons fièrement la 11ème. Le gouvernement refusait le dialogue, il s'est tenu coi après la démonstration de force du Jeudi 22 Mars 2012. Il a attendu, sous prétexte que les étudiants ne sont pas soumis au Code du Travail et que par conséquent la grève est illégale, un essoufflement qui n'est pas venu. John James "Jean" CHAREST (1958- ), Premier Ministre de la Province canadienne de Québec depuis 2003, espérait (et espérait toujours d'ailleurs) que s'il parvenait à vaincre le mouvement étudiant, il décollerait enfin dans les sondages et que son Parti Libéral du Québec (PLQ) pourrait espérer une large victoire aux prochaines élections face au Parti Québécois (PQ) qui pour l'instant le domine. Bref, un Sarko à la québécoise... Ils sont amis d'ailleurs...



Mais voilà, le gouvernement a attendu trop longtemps. Les premiers à tirer la sonnette d'alarme furent les chefs d'entreprise. Une session d'hiver blanche aurait pour conséquence son report à l'été... privant ainsi les entreprises québécoises de la nombreuse et bon marché main-d’œuvre estivale étudiantes. Le gouvernement a rejeté l'hypothèse en disant que les étudiants ne sacrifieraient pas leur revenu estival. Et bien si.

Ensuite, les professeurs, les doyens et les recteurs d'universités. L'heure devenait grave. La session d'hiver était méchamment en péril. Pas de réponse du gouvernement... sinon que des injonctions judiciaires ont commencé à tomber pour briser la grève. Jusqu'à ce que ça dégénère à l'Université du Québec en Outaouais (UQO) par l'arrestation d'un professeur qui refusait de donner le cours que l'injonction libérait. Depuis, d'autres injonctions "sur mesure" ont été avancée, mais pas appliquées. Les juges commencent à prendre conscience du contexte social et ne sont pas désireux de créer de dangereux précédents pour briser les grèves. Car aujourd'hui les étudiants, mais demain ?

Alors, le gouvernement a commencé à s'ouvrir. Doucement. Déjà, Line BEAUCHAMP a annoncé qu'elle ne discuterait pas de la hausse. Ca partait mal. Mais bon, elle a fait des concessions sur des points secondaires. Cela étant, les associations étudiantes ont annoncé la poursuite du mouvement tant que la hausse ne serait pas discutée. Alors, Line BEAUCHAMP a essayé de diviser le mouvement étudiant, en s'appuyant sur les divergences entre les associations, sans comprendre que toutes sont d'accord sur l'essentiel : bloquer la hausse. La Fédération Étudiante Collégiale du Québec (FECQ), la Fédération Étudiante Universitaire du Québec (FEUQ) et la Coalition Large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE), qui regroupe plus de 50% des grévistes à elle seule, ne sont pas tombés dans le piège et ont réaffirmer leur volonté de présenter un front uni lors des négociations.

Line BEAUCHAMP a donc tenté d'exclure la CLASSE des négociations, arguant qu'elle était génératrice de violences. Le fait est que c'est la CLASSE qui se charge d'organiser les manifestations, mais sous l'encadrement de services de sécurité qui parviennent généralement à canaliser le tout. Par ailleurs, le gouvernement fait preuve d'une évidente mauvaise foi puisque Line BEAUCHAMP a donné l'ordre aux forces de sécurité de disperser par la force toute entrave à la circulation. Donc, tout cortège de manifestants... Et ils ne se gênent pas ! Enfin...

Finalement, la CLASSE a condamné ouvertement les violences physiques et personnelles et Line BEAUCHAMP a donc dû l'inclure dans les négociations. Une trêve de trois jours a été décrétée le temps des négociations qui se sont ouvertes en début de semaine. Les professeurs et les élèves du secondaire ont décidé d'un débrayage de trois jours, car ce seront les plus touchés si la hausse passe. Jean CHAREST a trouvé cela "déplacé"... Line BEAUCHAMP a alors pris le premier prétexte pour exclure les membres de la CLASSE de la table des négociations, comptant que la FECQ et la FEUQ n'oseraient pas interrompre les négociations. Raté. Les négociations sont rompues jusqu'à nouvel ordre.

Et forcément ça commence à dégénérer.





Le gouvernement a attendu trop longtemps pour négocier. Résultat, cette crise ne peut plus se résoudre d'elle-même. Nous avons dépassé le point de non-retour. La session d'Hiver 2012 est perdue ou presque. La session d’Été 2012 part mal. Très mal. Les étudiants sont résignés à perdre leur salaire estival. La plupart ont perdu leurs cours de la session. Si nous arrêtons maintenant, nous aurons tout perdu, pour rien. Désormais, c'est la victoire ou la mort. Les Québécois sont tannés des manifestations, de la grève et de ses conséquences économiques néfastes. Mais la plupart reconnaissent la responsabilité du gouvernement dans le pourrissement de la situation.Nous ne lâcherons rien. Nous sommes à bout, mais nous nous battrons encore. Maintenant que nous n'avons plus rien à perdre, il ne nous reste qu'à gagner. Mais ça peut mal finir. Croisons les doigts... Un peule uni, jamais ne sera vaincu !

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