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mardi 8 mars 2011

Samedi 25 Décembre 2010, Colline Parlementaire

Comme promis il y a de ça presque deux mois, voici un aperçu des statues qui ornent la Colline Parlementaire, en hommage aux grands hommes d'État de la Province Canadienne de Québec (houlà, je vais pas me faire des amis sur cette dernière phrase...).

Commençons par le commencement : Louis-Hippolyte la FONTAINE (1807-1864). Premier Ministre de la Province Est (le Québec actuel, ancien Bas-Canada) du Canada-Uni entre 1842 et 1843, puis de nouveau entre 1848 et 1851. Sans être un nationaliste acharné, il lutta pour la reconnaissance de l'identité française du Québec, et tint ses discours en français malgré l'interdiction d'utiliser cette langue dans les débats parlementaires (depuis l'Acte d'Union de 1841). Chef du Parti Réformiste, il prônait une reconnaissance égale entre anglophones et francophones au sein du Canada-Uni. Il fut également à l'origine du principe de "Gouvernement Responsable" toujours en vigueur aujourd'hui et qui manque dans la Vème République Française je trouve. Pour faire bref, c'est le principe des votes de confiance. Quand un gouvernement est désavoué par la vox populi, il doit démissionner.


Ensuite, je vous présente Louis-Jospeh PAPINEAU (1786-1871). Adversaire du précédent personnage sur la fin de sa vie, il fut de tout temps un ardent patriote Canadien Français, menant les débats à la Chambre d'Assemblée du Bas-Canada (Québec) pendant vingt-deux ans. Il rejoignit les rangs du Parti Patriote et se plaça en marge de l'Insurrection Patriote de 1837-1838. Après l'échec de cette révolte, il est contraint à l'exil aux Etats-Unis d'Amérique, constatant avec regret l'unification forcée du Bas-Canada et du Haut-Canada (Ontario). Il revient aux affaires dans les années 1840. Homme de grande culture, réputé pour sa laïcité et sa grande intelligence, il est l'objet d'une expression typiquement québécoise. On dit d'une chose simple "qu'elle ne prend pas la tête à Papineau", et d'une chose compliquée qu'elle lui prend la tête...


Et voilà le gros morceau. Maurice le NOBLET DUPLESSIS (1890-1959). Premier Ministre du Québec entre 1936 et 1939, puis sans interruption de 1944 jusqu'à sa mort le 7 Septembre 1959. Son nom est indissociable de la Grande Noirceur, période "sombre" du Québec. L'Église Chrétienne, Catholique, Apostolique et Romaine du Québec a en effet eut toujours beaucoup d'influence, et fut accusée d'avoir volontairement maintenu le Québec dans un obscurantisme traditionaliste honteux. Maurice DUPLESSIS et son parti conservateur, l'Union Nationale, étant proche de l'Église, il fut accusé d'être complice de cet état de fait. D'autre part, l'Union Nationale contrôlait toute l'administration, et pas forcément avec compétence. Tout cela changea radicalement à la Révolution Tranquille amorcée par les Libéraux dès 1960. Maurice DUPLESSIS a malgré tout un côté nationaliste, c'est lui qui fit adopter l'actuel drapeau du Québec. Quoiqu'il en soit, DUPLESSIS et son mandat en forme de règne (le plus long qu'ait jamais connu le Québec) font encore couler beaucoup d'encre.


Enfin, un petit homme, injustement oublié par l'Histoire, dont la statue elle-même est un peu l'écart. Joseph-Adélard GODBOUT (1892-1956), Premier Ministre du Québec entre 1939 et 1944, complètement éclipsé par le "règne" de DUPLESSIS. Et pourtant... Chef du Parti Libéral, il a mis en place de grandes réformes qui furent les fondements de la Révolution Tranquille de 1960 : gratuité de l'enseignement primaire (1943), école obligatoire jusqu'à quatorze ans (1943), droit de vote des femmes (1940), droit de la syndicalisation (1941), fondation d'Hydro-Québec (1944) qui est aujourd'hui encore la société d'État qui a le monopole de la production et de la distribution de l'énergie électrique et du gaz au Québec. Certaines de ces réformes furent passées sous silence et ignorées sous DUPLESSIS, avant de prendre leur essor dans les années 1960.


Pour en finir sur les statues, il y en a partout au Québec. Et pas forcément de "grands" personnages historiques ou de figures typiquement locales. Il y a ainsi des bustes de donateurs, de bienfaiteurs, ou de personnages internationaux louables. Voici donc, au milieu des ministres et historiens québécois (voui, parce qu'il y'a aussi un monument à François-Xavier GARNEAU [1809-1866], premier historien du Canada, sur la Colline Parlementaire, mais je ne peux pas mettre toutes les photos), un québécois pure souche que vous reconnaîtrez tous : Mohandas Karamchand "Mahatma" GANDHI (1869-1958).


C'est dommage qu'il n'y ait pas plus de statues en France, ça égaye sensiblement le paysage urbain. D'accord, les Nazis ont tout fichu à la ferraille en 1940, mais on aurait pu en refaire, rien qu'en refondant toutes les armes abandonnées en 1945. Enfin bon...

Sinon, une autre spécialité des québécois, ce sont les fresques murales. Il y'en a aussi un peu partout. L'incontournable Fresque des Québécois sur la Place Royale (que je crois avoir déjà montré), la Fresque de l'Hôtel-Dieu (démontée pour l'hiver, dommage), la Fresque MBO sur le mur de l'Observatoire de Québec (ci-dessous car toujours sur la Colline Parlementaire), et j'en ai aperçu quelques autres.

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