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mardi 8 mars 2011

Vendredi 4 Mars 2011, déjà... Ca passe si vite... Trop vite...

Tout est dans le titre, mais comme tout est en noir et blanc par chez moi (neige oblige), je décide de mettre un peu de couleur et de vous le dire en ver(t)s.
 
Nous voici déjà à l'aube du mois de mars,
Et déjà six mois que je suis au Canada,
Et je regarde ému les bribes éparses,
De mes souvenirs depuis que je suis là.
 
Or le passé que je contemple me séduit,
Et je veux donc qu'il devienne mon avenir,
Et je quitte et laisse la France au fonds du puits,
Sans regret aucun, nul besoin de réfléchir.
 
Les deux derniers tercets de ce pauvre sonnet,
Ont pour officiel objet de vous annoncer,
Ma ferme intention de demeurer au Québec.
 
Un bref retour cet été, famille et amis,
Le plaisir fugace d'une ou deux colonies,
Et au revoir messieurs-dames, sans prise de bec.

Je sais : c'est mauvais, je suis meilleur pour la prose... Mais accrochez-vous, ça continue ! Quelques alexandrins sur mon état d'esprit en ce jour, à la façon de Cyrano de Bergerac (1897), d'Edmond Eugène Joseph Alexis ROSTAND (1868-1918). Scène entre Moi, Moi-Même et Surmoi.



MOI
Eh voyons ! Nous voici donc enfin en relâche !
 
MOI-MÊME
Et il n'était que temps !                                  
 
MOI
                 A ce point ?
 
MOI-MÊME
                                                    Eh ! La tâche
qui m'incombe d'être bon dans tous les domaines
m'a épuisé et j'attendais cette semaine
avec impatience et tel un pauvre automate
errant de cours en examens, sans buts ni dates.
Bref, me voilà lessivé.                                                  
 
MOI
 Sans compter tes...
 
MOI-MÊME
                                   Vos !
Nous sommes entre moi, flattons un peu mon ego. ^^
 
MOI-MÊME
                                        Oui ! C'est fou !
Fi, fi, j'enrage ! Quatre semaines déjà !
M'obligeant à lâcher ma canne de combat
et ruinant mon retour au tennis. Et ça dure,
brisant l'espoir de voir une musculature
digne de ce nom orner mon corps par ailleurs
si svelte et beau à regarder. Et tout-à-l'heure
monsieur, accrochez-vous, voyez le drame éclore,
j'allais me doucher tantôt. J'étais encore
à dix pas du pommeau, lorsque j'entends, de loin,
"Salut !" Je veux répondre, j'allais tourner au coin
des toilettes... et je me tourne assez lentement,
serviette oblige, mais peut-être trop brusquement,
ça fit "Clac !", et un tendon me cloua au lit
en réveillant les autres douleurs assoupies.
Est-ce conséquence de ma fatigue ? Peut-être...
Mais je ne pus me rendre en cours, même mes guêtres
furent douloureuses à enfiler ! Marcher
eut été le supplice de trop, j'ai séché.
 
MOI
A regret ?  ;)                            
 
MOI-MÊME
                           Évidemment. Forcé au repos.
 
MOI
Ces quelques jours s'annoncent rudes. Le bureau
a besoin d'être rangé... Tiens, voilà Surmoi.
 
SURMOI
Et tu ne crois pas si bien dire, mon cher Moi.
Nous n'y arriverons jamais !                                 
 
MOI-MÊME
                                Pour le bureau ?
 
SURMOI
Nan ! Tout le reste à abattre durant le repos !
La réinscription, les articles et le retour !
Autant de paperasse montée en grande tour
inexpugnable, nous n'en sortirons jamais !
 Depuis longtemps, la catastrophe se tramait !

MOI
Ca y'est, le revoilà qui déprime à l'envie...
 
SURMOI
Oui, quand je regarde cette tranche de vie,
je sens, n'ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal,
mille petits dégouts de moi, dont le total
ne fait pas un remord, mais une gêne obscur.
 
MOI-MÊME
Et moi je persiste à dire que tu nous triture
les méninges pour rien, à réciter De Guiche
pour te convaincre à tort que nous sommes une quiche.
 
MOI
C'est vrai, ça ! Notre moyenne est excellente !
Nous nous sommes fixés un beau but, reste la pente
à gravir pour l'atteindre. Et qui peut maintenant
nous en empêcher ?                                
 
SURMOI
                                  La fuite preste du temps...
 
MOI-MÊME
N'en perdons pas en pleureuses lamentations !
Fonçons, tête baissée, à l'administration !
Notre avenir est ici, au Canada,
car les braves gens de ce neigeux pays-là,
tout aussi atteints par l'humaine connerie,
la cachent décemment derrière leur sympathie,
tandis que les Français, eux, en sont fiers...     
 
MOI
                                                            Prenons
donc nos distances, et avec courage abattons
l'inévitable tâche. Pourquoi tant d'assurance
tempérée par tant de doutes ?                      
 
MOI-MÊME
                                           Fatigue et confiance
ne font pas bon ménage. Chez nous, elles s'alternent.
Sauf aujourd'hui, où elles s'affrontent en ce terne
article. Essayons toujours, histoire de voir !
Pour cela, il faut être reposé. Au revoir !
 

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