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lundi 7 mars 2011

Samedi 11 Septembre 2010, randonnée au Parc National Jacques CARTIER

La trop légère sonnerie de mon téléphone mobile, officiellement converti en réveil-matin, ne me tire pas d'un sommeil pourtant léger, et c'est le soleil qui s'en charge en envoyant ses doux rayons me caresser le visage. Un rapide coup d'œil sur mon pot-à-crayons/horloge suffit à me convaincre de l'urgence de la situation, le bus pour la randonnée part une demi-heure plus tard et je ne suis ni levé, ni habillé, ni prêt, n'ayant même pas de pique-nique. Donc, et comme disait Spartacus, je trace. Et je rejoint comme si de rien était le groupe de trois cents personnes inscrites pour la randonnée.

Et nous voici dans ces indémodables bus jaunes inconfortables, pour une petite heure de voyage en direction du Parc National Jacques CARTIER. C'est une des caractéristiques du Canada, on sort de la ville pour se retrouver en pleine nature sauvage, traversée seulement par le gigantesque réseau électrique d'Hydro-Québec, inenterrable à cause de la dureté des roches du Bouclier Canadien. Bref, l'autoroute laurentienne nous y amène directement.

En chemin, nous sommes priés de choisir d'avance le sentier que nous prévoyons de suivre, afin de permettre l'organisation rapide des navettes. En marcheur averti, je choisi le dénommé "les Loups", qui escalade la Montagne de la Sautauriski et offre des belvédères sur les vallées des rivières Jacques CARTIER et Sautauriski, tout en passant de la forêt de feuillus à la forêt boréale.

Puis nous arrivons au Centre de Découverte et de Services, modeste bâtiment perdu au milieu d'un parking entouré d'arbres. Une navette m'emmène pour ainsi dire aussitôt au Kilomètre 16, point de départ des Loups. J'avais fait la veille l'achat d'une paire de chaussures trois-saisons, et heureusement. Bien que le chemin ne soit pas trop caillouteux, il grimpe ferme. Mais cela pourrait encore aller si les gestionnaires du parc n'avaient pas eu l'idée, il y a quarante ans, d'aménager des marches... Heureuse initiative, mais en quarante ans, l'érosion a fait son œuvre, et les gentilles petites marches sont devenues des paliers de quatre-vingts centimètres de haut, souvent incontournables à cause de l'étroitesse du sentier, et littéralement cassante pour le physique. Certains de mes condisciples, grands, sportifs et musclés, qui m'avaient doublés comme des brutes dès le départ, se retrouvent agonisant et certains rebroussent chemin. J'avoue que moi-même je n'en mène pas large. Mais bon, la température est supportable (17°C.), le temps magnifique, et je suis là pour en profiter ! Donc je continue mon escalade, poussant la chansonnette en compagnie d'un couple québécois, et ne regrette pas ma peine arrivé au premier belvédère qui surplombe la rivière Jacques CARTIER. C'est un paysage magnifique, mais les photos sur Snapfish vous parleront mieux que mes descriptions. J'essaye quand même ? Oui...


En face, telle un mur, se dresse l'autre versant de la vallée.
En contrebas, au fond d'un ravin digne de ceux des Looneys Tunes, serpente la rivière Jacques CARTIER.
Et, sous mes pieds, le vide habillé de vert, sorte de piste végétale descendant à pic vers les flots et la roche.

Je poursuis donc mon petit bonhomme de chemin (maudites marches) et parvient au second belvédère... surpeuplé. En effet, tout le monde m'avait piqué MON idée, à savoir pique-niquer devant. Cependant, le nombre n'étant pas en ma faveur, je renonce à réclamer des droits d'auteurs et trouve un petit coin d'humus pour poser mon postérieur et déguster mes sandwiches au jambon, ma barre chocolatée, mon yaourt à boire à la pêche (d'une célèbre marque que nous ne citerons pas ici) et ma pomme. La description ne variant guère de la précédente, reportez-vous aux photos. Et puis je redescends. Je regrette juste de ne pouvoir admirer la différence entre les deux types de forêt, vu que l'été est encore très vivace et que tout est encore très vert. Il faudra que je revienne à l'automne. Et sinon, croyez-vous que les marches soient plus agréables à la descente ? Que nenni ! Ma cheville gauche faillit en faire plusieurs fois les frais. Avançons à piti pas (comme disait Louis de FUNES et ses danseuses dans "L'homme-orchestre"). Autre point, les chemins ne sont guère balisés, du coup (vous-ai-je déjà parler de mon sens de l'orientation digne de celui d'un poisson rouge ?) je me perd (dit Sion) et me retrouve un kilomètre trop en aval, à l'Etang Maubèche. En revanche, si j'ai une mémoire visuelle digne de celle d'une taupe, je m'oriente bien dès que j'ai une carte sous les yeux. Je remonte donc le courant et regagne mon point de départ à temps pour prendre la navette qui me ramène vers le point de rendez-vous.
Comme il me reste un peu de temps, je m'achète une tasse souvenir. Il faut dire qu'au Québec, les machines à café, de même que les barmen, ne servent à boire que si l'on a sa tasse personnelle. Donc... Et je passe une demi-heure à reposer mes petits petons, orteils en éventail, à contempler l'imposante vallée creusée dans le roc par la rivière Jacques CARTIER. Et ce paysage me rappelle celui du Seigneur des Anneaux, à la fin du premier film, quand ils passent au milieu des deux majestueuses statues délimitant les frontières de Gondor sur le Grand Fleuve Anduin. Et le parc en lui-même me laisse une impression de liberté et de grandeur, on a rien de comparable en France. D'autre part, de nombreuses activités sont proposées toute l'année, allant du canoë au camping d'hiver, pour des sommes modiques. Cela me tente bien d'y retourner...


J'ai plusieurs fois croisé un petit animal d'une espèce qui m'était inconnue. Rageant, il n'était même pas photogénique et s'enfuyait à chaque fois. Il tenait à la fois de l'écureuil et de... je ne sais quoi. Je n'arrive pas à trouver ce que c'est sur internet. J'ai dû me contenter d'un moineau qui a joué avec moi sur près de cinq cents mètres. Et d'un aigle, à plusieurs kilomètres d'altitude, qui aurait échappé à mon œil vigilant si je ne m'étais pas allongé durant ma récupération sur les platebandes.

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