Enfin bon, cette sortie matinale a eu un effet positif, elle m'a permis de constater que la pluie s'estompait, chassée par une brise chaude venue du sud. C'est décidé, le temps de reprendre et de terminer ce que j'avais dû interrompre, de m'habiller correctement, et je vais faire un tour à Québec. Seulement voilà... Faire tout ça m'a pris beaucoup de temps car l'électricité n'a été rétablie qu'au bout de deux heures. Du coup, j'ai été manger au centre commercial qui est assez loin. Le temps de revenir, de me préparer, bref, il est pas loin de 15h quand j'attrape enfin un bus pour la vieille ville.
C'est une magnifique journée d'automne, peut-être la dernière, donnant son vrai sens à la réputation de l'Été Indien. Mais le pull est de trop, tout le monde est en T-shirt voire torse nu. Il fait chaud, probablement plus de 20°C. Pensée amusée pour tous ceux que j'ai laissé en France et dont les témoignages concordent pour dire qu'il fait froid et moche. Haha ! Je rigole. Vive le Québec. Enfin bon, on en reparle d'ici deux mois.
Je passe visiter le Musée du Fort, essentiel pour mon travail long de Découvrir le Québec, un nouveau milieu de vie. Pas de photographies, il s'agit d'un son et lumière sur maquette de trente minutes, retraçant l'histoire des principales batailles de Québec. Divertissant et intéressant, j'ai appris pas mal de choses que j'ignorais, notamment que les Américains avaient assiégés Québec pendant la Guerre d'Indépendance.
Pour mettre un paysage sur la maquette, je sors des remparts par la Citadelle (que je ne prend pas en photo, je suis du mauvais côté et elle dépasse à peine des murailles, on ne verrait rien) et arrive avec le soleil couchant (déjà !) sur la Plaine des Champs de Bataille. C'est là en effet que se sont déroulés les principaux affrontements autour de Québec. La Bataille des Plaines d'Abraham, du 13 Septembre 1759, mythe fondateur du Québec actuel, voyant mourir les deux commandants, Louis-Joseph GOZON Marquis de Montcalm (1712-1759) et James WOLFE (1727-1759), tandis que Québec tombe aux mains des Britanniques. Autre bataille moins connue car sans conséquences, la revanche des Français au printemps suivant à la Bataille de Sainte-Foy le 28 Avril 1760. Mais l'arrivée des renforts britanniques cèle le destin de la Nouvelle-France.
On appelle ça des plaines... Il y a en effet une partie plate, mais entourée de dénivellations et surtout de bois très nombreux. Beaucoup plus boisé que je ne l'imaginais. Le soleil déclinant et le contre-jour m'empêche de prendre beaucoup de photos. Je décide de descendre les falaises bordant le fleuve Saint-Laurent. Mes aïeux, quelle descente ! Je longe donc le fleuve et finit par arriver à l'Anse au Foulon, où ont débarqué les troupes britanniques, WOLFE en tête, dans la nuit du 12 au 13 Septembre 1759. La nuit est tombée, mais je remarque que le paysage a bien changé depuis le XVIIIème siècle. Cette petite baie autrefois difficile d'accès est maintenant un complexe agro-industriel gigantesque. J'emprunte la route qui remonte, repère un chemin qui a pu être autrefois emprunté par les Britanniques, et monte à mon tour. Arf ! Et dire que des soldats sont passés là avec leur barda et deux canons, sans profiter de la route moins raide. Respect. Je renonce à gagner les Plaines d'Abraham, une autre fois peut-être, et cherche déjà à savoir où j'ai débouché. Je reconnais les locaux de la Régie d'Assurance Maladie du Québec (R.A.M.Q.) et me repère. Je rentre en bus, toujours en T-shirt car si la nuit est tombée (sans se faire mal, j'espère), la température pas.
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