Bref, un petit voyage de plus dans le bus jaune pour aller visiter le Parlement de Québec. Un rapide passage à la sécurité, et nous voici dans la place. Nous montons directement à la Salle de l'Assemblée Nationale. C'est une grande salle bleue et rectangulaire. La tribune des spectateurs fait face au siège du Président de l'Assemblée Nationale (élu par l'Assemblée au sein du parti au pouvoir) qui est surplombé par le grand tableau "Le débat sur les langues" (1910-1913) de Charles-Edouard HUOT (1855-1930), qui illustre la séance pour le moins houleuse de l'Assemblée Législative du Bas-Canada du 21 Janvier 1793 qui débattait des langues officielles des lois et des débats. Les deux portes par où entrent les députés sont surplombée d'un C pour "Confédération Canadienne", tandis que les murs sont ornés de VR pour "Victoria Regina", le Parlement de Québec ayant été construit entre 1877 et 1886, sous le règne de Victoria Alexandrine de HANOVRE (1819-1901), Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne, d'Angleterre, d'Ecosse, du Pays de Galles et d'Irlande (1837-1901), Impératrice des Indes (1876-1901).
Le Président de l'Assemblée Nationale a pour charge de veiller objectivement au fonctionnement démocratique de l'Assemblée Nationale. Il siège sous le blason de l'Assemblée Nationale du Québec, qui regroupe sous une couronne les trois lions du Royaume d'Angleterre, les trois fleurs de lys du Royaume de France, la lyre ailée du Royaume d'Irlande et le lion solitaire du Royaume d'Ecosse, bordé de la devise de l'Ordre de la Jarretière et du Roi d'Angleterre ("Honi soit qui mal y pense."), et souligné de la devise du Royaume d'Angleterre ("Dieu est mon droit."), les deux en français dans le texte.
Au centre, la Table des Greffiers, apanage du Secrétaire Général de l'Assemblée Nationale et de ses deux greffiers, nommés par le Président de l'Assemblée Nationale, ils ont en charge l'administration du Parlement de Québec et le compte-rendu des séances. La charge de Secrétaire Général de l'Assemblée Nationale est la plus dangereuse, son siège étant située juste sous un des grands lustres de cristal de 110kg...
Les députés du parti au pouvoir siègent toujours à la droite du Président de l'Assemblée Nationale, les députés de l'opposition siégeant à gauche (quelle que soit leur parti). C'est dans la Salle de l'Assemblée Nationale que sont évoqués et débattus des projets de lois avant d'être soumis aux Commissions Parlementaires.
Nous ne pouvons visiter la Salle du Conseil Législatif, où se tient une cérémonie officielle. Cette salle offre la même décoration que la Salle de l'Assemblée Nationale, à ceci près qu'elle est bordée de rouge, et que le grand tableau est "Le Conseil Souverain" (1910-1913), du même peintre mais qui représente le premier Conseil Souverain de la Nouvelle-France. Des bureaux séparés servent à réunir les différentes commissions (composées proportionnellement selon les partis) qui ratifient les lois après les avoir retravaillées... ou les abandonnent si aucun accord n'est trouvé. Ensuite, on demande au Lieutenant Général du Canada au Québec (nommé par le Gouverneur Général du Canada, lui même nommé par le souverain britannique) d'apposer sa signature afin de valider la loi. Protocole purement traditionnel et sans utilité réelle, bien que le Lieutenant-Général ait théoriquement droit de véto. Mais la dernière fois qu'il l'a utilisé, c'était en 1878 à propos d'une loi qui visait la suppression de son poste...
Un petit tour du Grand Hall, un passage devant le restaurant "Le Parlementaire", et la visite est terminée. Nous n'avons pas vu la Galerie au complet des Présidents de l'Assemblée Nationale, qui fait tout le tour du bâtiment. Remarquons qu'il est fréquemment fait allusions aux différentes origines européennes du Québec. Les fleur de lys pour le Royaume de France et les lions pour le Royaume d'Angleterre, bien sûr. Mais aussi la lyre ailée du Royaume d'Irlande et le lion solitaire du Royaume d'Ecosse afin de prendre en compte les grosses vagues d'immigration du XIXème siècle.
Malgré une pluie désormais battante et un vent glacial, nous sortons pour admirer les statues. Pas de photos, vous comprendrez... Ca me donnera une bonne excuse pour y retourner. Avec des photos et des descriptions à la clef, promis !
Nous arrivons à la Tour de l'Observatoire de Québec, la plus haute tour de la ville, et un ascenseur nous propulse au trente-et-unième étage aussi vite que l'ascenseur du pavillon parent m'amène à ma chambre au neuvième étage... Et là, déception. Les nuages réduisent la visibilité à tel point qu'il est à peine possible de distinguer l'autre rive du Saint-Laurent, ne parlons même pas du Massif des Laurentides pourtant proche. De plus, le vent tourbillonnant a strié les vitres de traces de pluie, empêchant également de prendre des photos, sinon du côté sud, qui est relativement épargné. Mais bon, comme vous voyez... C'est pas le grand panorama promis. Néanmoins, une belle vue sur la Citadelle de Québec, de style Vauban mais construite par les britanniques après la Conquête. Un regard triste sur le Manège Militaire, qui a brûlé en 2008 en pleine fête du quatre-centenaire sous le regard impuissant des pompiers qui n'ont rien pu faire vu que le bâtiment était surtout en bois (seule la façade est en pierre). Pour l'ironique anecdote, l'incendie s'est déclenché accidentellement à cause d'un court-circuit lors de l'installation... du système anti-incendie ! Bref, encore une bonne raison pour organiser plus tard à Québec moyennant 5$CAD, mais un jour de grand beau temps, avec photos et descriptions, promis !
Et nous redescendons, regagnons le bus, transis de froid tout en souhaitant plein de bonnes choses à nos amis météorologues qui nous annonçaient hier encore un temps superbe...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire